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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Hôtels Pierre Achkar démissionne pour protester contre une taxe (photo)

De toutes les maladies chroniques qui peuvent toucher un patient, l’ostéoporose est peut-être celle qui est la moins douloureuse et la moins irréversible. Cependant, elle a ce petit désavantage de s’installer petit à petit, de ronger tranquillement les os, jusqu’au jour où la fracture a lieu, souvent à un âge avancé, quand le train-train quotidien n’est plus évident et quand tout est moins facile. De plus, elle a une cible privilégiée : les femmes. La première conférence panarabe sur l’ostéoporose a ouvert ses travaux mercredi à l’hôtel Phoenicia Inter-Continental de Beyrouth (L’Orient-Le Jour du 5 octobre). Cet événement de stature internationale, organisé par la Société libanaise de prévention de l’ostéoporose, la Fondation internationale d’ostéoporose, la Société panarabe d’ostéoporose, en étroite collaboration avec l’État libanais, la Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la santé, regroupe plus de 35 pays arabes et européens. Au programme de cette rencontre scientifique, qui se termine aujourd’hui, vendredi : tables rondes entre spécialistes et session publique, cet après-midi à 17 heures 30, pour une réelle prise de conscience de la gravité de cette maladie. Une question se pose d’emblée : qu’est-ce que l’ostéoporose ? M. Farid Bedran, gynécologue et président du comité organisateur de la conférence, définit l’ostéoporose comme étant la décalcification de l’os, qui se traduit par une perte de la densité osseuse, conduisant à la fragilisation du squelette. Cette décalcification s’accompagne en général de la perte du support protéique de l’os. À partir d’un certain seuil, des fractures auront lieu pour des raisons bénignes et ceci de manière fréquente. Ces fractures se feront dans les zones qui supportent un poids important, comme c’est le cas du col du fémur, des vertèbres et du poignet. «Avant la fracture, on ne ressent en principe aucune douleur, précise M. Bedran, sauf dans le cas des vertèbres du dos qui, quand elles se brisent, se tassent en causant un mal de dos et un rapetissement de la taille de l’individu. L’ostéoporose n’entraîne pas directement la mort, mais lorsqu’elle a lieu à un âge avancé, elle peut engendrer des complications et éventuellement le décès». Les sujets à risque sont essentiellement les femmes, surtout celles ayant atteint la ménopause, les individus à prédispositions génétiques, les grands consommateurs d’alcool, de tabac ou de caféine, les personnes ayant été traitées pour une longue durée à certains médicaments comme la cortisone et celles qui souffrent de graves troubles endocriniens, sans oublier que le manque d’activité et de sport augmente le risque d’ostéoporose. M. Bedran s’attend à ce que 45 % de la population féminine soit atteinte à l’âge de 70-75 ans, mais avoue espérer une baisse de ce chiffre grâce à cette campagne de sensibilisation et de prévention. Il ajoute : «L’enfance et l’adolescence sont des périodes cruciales durant lesquelles l’organisme emmagasine le calcium. À l’âge adulte, l’être humain ne peut plus augmenter son capital en calcium, il peut juste l’entretenir, pour qu’il ne diminue pas ». À la ménopause, la femme commence à perdre ce capital. Il lui faut donc consommer des produits riches en calcium et surtout suivre un traitement hormonal lui permettant de fixer le calcium qu’elle absorbe. À la recherche du calcium perdu Une fois que l’on prend conscience du risque d’ostéoporose, il est facile d’adopter quelques mesures de prévention. Entres autres, faire du sport (plus précisément de la marche qui est très bénéfique), s’exposer au soleil, ne pas trop consommer d’alcool et de tabac et surtout absorber du calcium qu’on trouve dans une variété d’aliments et en particulier dans les produits laitiers. Selon Mlle Maya Khoury, chef diététicienne à l’hôpital Saint-Georges, un adulte doit consommer quotidiennement 1 000 mg de calcium, et un enfant de moins de 8 ans 800 mg. «Un verre de lait par jour ne suffit pas, car il équivaut à 300 mg uniquement, constate-elle, il faut boire aussi un verre de yaourt et manger deux portions de fromage ou de labneh ». Or, pour éviter un régime fastidieux lait-yaourt-labneh/fromage, Mlle Khoury propose des petits gestes qui permettent de consommer du calcium sans forcément traîner sa calculatrice à mg partout : «Quand vous êtes dans un restaurant et vous voulez un hamburger ou une pizza, mangez-en avec beaucoup de fromage. Quand vous cuisinez chez vous, pensez à privilégier les sauces blanches, à base de lait. La liste des mets locaux à base de produits laitiers est heureusement assez longue…» Session publique et débat Dans le but de sensibiliser l’opinion publique aux effets de ce mal, une session publique est donc prévue à l’hôtel Phoenicia Inter-Continental, à 17h30. Elle sera ouverte à tous ceux qui sont intéressés par le sujet. Mme Mona Élias Hraoui interviendra lors de l’ouverture de la session publique sur le thème «La femme libanaise et l’ostéoporose». Suivront des exposés de M. Pierre Chamassian et de Mme Haifa Haddad. Le débat sera alors engagé sous la houlette de Mlle Maguy Farah. Des spécialistes en la matière, dont notamment le professeur Pierre Delmas, président de la Fondation internationale d’ostéoporose, et le professeur Jean-philippe Bonjour, président du comité scientifique de la Société panarabe d’ostéoporose, donneront leur point de vue à ce sujet avant de répondre aux questions du public. Plus que 400 spécialistes locaux et internationaux participent à cet événement d’envergure internationale. Cela a nécessité un haut niveau d’organisation et de professionnalisme. Digne d’une certaine réputation du Liban…
De toutes les maladies chroniques qui peuvent toucher un patient, l’ostéoporose est peut-être celle qui est la moins douloureuse et la moins irréversible. Cependant, elle a ce petit désavantage de s’installer petit à petit, de ronger tranquillement les os, jusqu’au jour où la fracture a lieu, souvent à un âge avancé, quand le train-train quotidien n’est plus évident...