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Actualités - CHRONOLOGIE

Nomination R. Chléla, conseiller de presse à la présidence de la République

Quoique d’actualité – moins de quinze jours nous séparent du début des consultations parlementaires préliminaires à la formation du nouveau Cabinet – l’échéance gouvernementale semble reléguée au deuxième plan, depuis que le débat autour de la présence syrienne, suscité principalement par la position des évêques maronites à ce sujet, a pris de l’ampleur. Les informations selon lesquelles l’ancien chef du gouvernement M. Rafic Hariri, pressenti pour diriger la nouvelle équipe ministérielle, serait reçu cette semaine à Baabda, sont presque passées inaperçues, place de l’Étoile, où l’on s’est intéressé davantage aux propos du président de la Chambre, M. Nabih Berry, qui a pratiquement dit une chose et son contraire : le chef du Parlement a jugé nécessaire de mettre une sourdine à la querelle concernant la présence syrienne au Liban. Mais dans le même temps, il a critiqué sans le nommer le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, ponctuant son discours d’une menace à peine voilée : «Nous espérons qu’“ils” ne nous embarrasseront pas pour que nous n’ayons pas à nous emporter». M. Berry était hier énervé. Les propos qui lui ont été attribués en témoignent et les députés qu’il a reçus dans la journée l’ont confirmé. Le président de la Chambre est exaspéré par les échanges acerbes concernant le maintien des troupes syriennes au Liban et par le discours politique qu’ils ont engendrés. Il est aussi agacé par les critiques relatives aux élections législatives : entendre les propos de Mgr Sfeir et le communiqué des évêques maronites qui avaient mis en doute la représentativité du nouveau Parlement, en accusant les services de renseignements d’être intervenus au niveau de la formation des listes électorales et d’avoir par la suite influencé le choix des électeurs. Selon les députés reçus place de l’Étoile, M. Berry a «exprimé son étonnement devant les accusations lancées contre le nouveau Parlement alors même qu’il ne s’est pas réuni», avant d’ajouter : «Nous espérons qu’“ils” ne nous embarrasseront pas davantage pour que nous ne nous emportions pas et pour que nous n’ayons pas à répliquer». De mêmes sources, on a indiqué que le président de la Chambre a débattu avec ses visiteurs du «climat déplorable qui prévaut sur les plans médiatique et politique». Pour M. Berry, c’est «la sagesse» et «la patience» qui doivent primer en cette période, «car le Liban fait face à de nombreux dangers et à plusieurs échéances». «Ce qui commande, a-t-il ajouté, qu’on renonce aux questions conflictuelles». M. Berry a plaidé en faveur d’un «large consensus, nécessaire pour un règlement de la crise socio-économique qui constitue aujourd’hui le principal problème», jugeant tout aussi primordial de «dépasser en ce moment les tiraillements politiques». Selon les députés, M. Berry a entrepris au cours des derniers jours une série de contacts dont le but est de calmer le jeu et d’éviter que la polémique ne s’envenime. Une polémique à laquelle il a toutefois pris partie, en affirmant que «sans la présence syrienne au Liban, de nombreuses données auraient changé», sans être plus explicite, laissant ainsi la voie libre à toutes sortes d’interprétations. « Le Parlement aurait répondu » «Si le Parlement pouvait se réunir en cette période, il aurait incontestablement répondu à tout ce qui est en train d’être dit», a déclaré le président de la Chambre qui a en outre discuté avec ses visiteurs des «massacres perpétrés par Israël en Palestine». Dans certains milieux proches de M. Berry, on répète déjà depuis un certain temps que la polémique sur la présence syrienne doit cesser et l’on souligne qu’il est inopportun de réclamer le départ des forces syriennes tant que le dossier palestinien n’a pas été réglé. Le Liban pourrait avoir besoin de cette armée pour désarmer les camps palestiniens, estime-t-on dans ces milieux où l’on croit qu’une intervention syrienne aux côtés des forces régulières libanaises est susceptible d’assurer une couverture arabe à une éventuelle décision libanaise en ce sens. Dans ces mêmes milieux, on reproche surtout à Bkerké le ton et la forme employés pour transmettre son message aux autorités. Et si M. Berry, qui s’est jusqu’à présent gardé de commenter le débat engagé sur la présence syrienne, a choisi hier de sortir de son silence, c’est peut-être pour répondre indirectement aux propos que Mgr Sfeir a tenus à l’aéroport, avant son départ pour Rome.
Quoique d’actualité – moins de quinze jours nous séparent du début des consultations parlementaires préliminaires à la formation du nouveau Cabinet – l’échéance gouvernementale semble reléguée au deuxième plan, depuis que le débat autour de la présence syrienne, suscité principalement par la position des évêques maronites à ce sujet, a pris de l’ampleur. Les...