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Actualités - CHRONOLOGIE

Sassine chez Chatila (photo)

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a répondu hier aux propos tenus lundi par le président syrien Bachar el-Assad lors d’une conférence de presse commune au Caire avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, en estimant que ses déclarations étaient «logiques» et «très pertinentes», mais seulement à condition que le Liban ne soit pas vassalisé par la Syrie. Le patriarche était interrogé par les journalistes à l’AIB avant son départ pour Rome, où il doit prendre part au Vatican au jubilé de l’an 2000 pour les prélats catholiques du monde. M. Assad avait déclaré lundi qu’en tant que chef de l’État syrien, il ne pouvait traiter qu’avec l’État libanais et qu’il n’avait donc pas à se soucier de détails secondaires dans les relations entre les deux pays, dans une allusion à la polémique déclenchée par l’appel des évêques maronites qui ont réclamé notamment le redéploiement de l’armée syrienne au Liban en prélude à son départ définitif et un rééquilibrage des rapports entre les deux pays. Interrogé sur ces propos, Mgr Sfeir a répondu : «Ces déclarations sont logiques et très pertinentes, mais à une condition, qu’il n’y ait pas d’État vassal et d’État suzerain. Autrement dit, que le gouvernement de l’un ne soit pas le produit de l’autre». Prié d’élaborer, le patriarche a souligné que cette question «ne nécessite pas davantage d’explications». «Vous connaissez très bien le problème», a-t-il dit. À un journaliste qui lui demandait ce qu’il en est des informations selon lesquelles il avait l’intention d’examiner au Vatican six questions essentielles, parmi lesquelles l’implantation des Palestiniens au Liban, la présence syrienne dans ce pays et l’entente nationale, le patriarche a dit : «Il existe des dossiers dont je ne connais pas le nombre, mais les questions que vous avez mentionnées doivent être débattues ici au Liban avant de l’être n’importe où ailleurs». Il a ajouté que sa visite au Vatican avait un caractère spirituel en raison de l’année du jubilé, et que cette fois-ci, c’était au tour de quelque 2 000 prélats catholiques de prendre part à cet événement qui doit durer trois jours. Invité à commenter les propos tenus mardi par le patriarche grec-orthodoxe Ignace IV Hazim, qui avait soutenu de façon marquée la démarche des évêques maronites et critiqué avec virulence les réactions négatives à leur appel, Mgr Sfeir a dit : Lorsque le patriarche Hazim parle, nous l’écoutons avec plaisir. En revanche, le chef de l’Église maronite s’est refusé à commenter les déclarations attribuées aux ulémas du Akkar, indiquant qu’il n’avait pas eu connaissance de ces propos. Ces ulémas avaient critiqué l’appel des évêques maronites, mais en prenant, à la différence d’autres instances religieuses musulmanes, un ton résolument hostile à Bkerké. À la question de savoir ce qu’il pensait du débat suscité autour de l’abolition du système confessionnel aussitôt après la publication de l’appel des évêques, Mgr Sfeir a répondu : «Chaque fois que quelqu’un au Liban avance une revendication légitime, on lui rétorque qu’il faut abolir le confessionnalisme politique. Très bien. Cela est d’ailleurs prévu dans les accords de Taëf. Qu’on daigne donc appliquer ces accords dans leur intégralité et non pas sélectivement». Interrogé sur l’opinion exprimée par le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, selon lequel Taëf a pu régler un certain nombre de questions politiques mais n’a pu en revanche résorber une crise d’ordre psychologique au Liban, le patriarche s’est contenté de souligner qu’il avait du «respect pour les propos» de cheikh Chamseddine. Sur le point de savoir pourquoi le patriarcat maronite ne prenait pas l’initiative d’appeler à la tenue d’un congrès national élargi pour débattre de toutes les questions posées, il a souligné que Bkerké «ne voudrait pas prendre les devants par rapport à l’État». Pour ce qui est de l’opportunité d’un sommet réunissant les chefs spirituels, il s’est interrogé : «Prendrait-on en considération l’opinion des hommes de religion si un tel sommet était réuni»? Enfin, Mgr Sfeir a indiqué ne rien savoir des informations selon lesquelles les responsables du pays, et en particulier Baabda, auraient été irrités par le fait que les évêques maronites ont publié leur appel sans aucune coordination préalable avec eux. Au sujet des graves incidents israélo-palestiniens à Jérusalem et dans les autres territoires palestiniens, le patriarche a déclaré : «Nous regrettons beaucoup ces événements. Ce qui se passe est inhumain. Ces tueries, ces victimes qui tombent, ce sang qui coule, tout cela est inacceptable». Le patriarche, qui se rendait à Rome à la tête d’une délégation de plusieurs évêques, a été salué à l’AIB par le ministre des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi, représentant le président de la République Émile Lahoud, ainsi que par plusieurs personnalités parmi lesquelles le député élu du Metn Albert Moukheiber ainsi qu’une délégation de la Ligue maronite conduite par son président Harès Chéhab.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a répondu hier aux propos tenus lundi par le président syrien Bachar el-Assad lors d’une conférence de presse commune au Caire avec son homologue égyptien Hosni Moubarak, en estimant que ses déclarations étaient «logiques» et «très pertinentes», mais seulement à condition que le Liban ne soit pas vassalisé par la...