Informatique - Une première dans le monde arabe Termium : un salon tourné vers l'avenir

C’est un défi de taille que viennent de relever les organisateurs de la septième édition du prestigieux salon de l’informatique Termium qui ont décidé cette année de faire tandem avec Gitex, le premier salon de l’informatique dans le monde arabe. But de l’opération : faire de cette manifestation un rendez-vous régional après qu’elle se sera affirmée, dans un premier temps, sur le plan local ; ensuite, promouvoir le Liban comme plaque tournante en matière de technologie et d’informatique. Organisé par l’Association des professionnels de l’informatique (PCA) et Promofair, cette manifestation, qui a déjà fait ses preuves les années précédentes, devrait attirer selon les organisateurs un nombre de visiteurs nettement supérieur cette année, du fait même du choix d’une collaboration avec Gitex, dont la première expérience remonte au moins à 20 ans. Ce sont par conséquent quelques milliers de visiteurs syriens, égyptiens, jordaniens, chypriotes et autres qui afflueront à ce salon, dédié au grand public aussi bien qu’aux professionnels des technologies de l’informatique. «Le but de la collaboration n’est pas seulement d’attirer des visiteurs mais aussi d’amener des sociétés étrangères à participer au salon, à établir des contacts, à explorer le marché en vue d’investir au Liban», nous explique Claude Bahsali, directeur général de la société Mideast Data Systems (MDS). «On va pouvoir bénéficier de l’expérience de notre partenaire émirati dans ses relations auprès de ses sociétés», dit-il. Pour le directeur du Dubai World Trade Center, Wahid Atallah, l’idée de départ était de «convertir Termium en un salon régional, pour attirer les sociétés internationales et non seulement leurs représentants ou leurs exposants». Les organisateurs sont en tous les cas unanimes pour dire que trois jours seulement après l’inauguration, le succès de l’événement est patent. Que ce soit au niveau de l’organisation, de la qualité ou du contenu des stands, cette manifestation n’a effectivement rien à envier aux plus grands salons internationaux, pour reprendre les termes d’un des organisateurs. L’ambition de ces derniers est telle qu’on parle même de passer à l’échelle internationale l’année prochaine. M. Tony Kawkabany, coordinateur du salon et directeur général de HP, nous explique que des exposants français seront conviés, peut-être même des Britanniques, des Coréens, des Taïwanais et des Américains, avec lesquels il y a déjà eu des contacts. Mais le problème est ailleurs. Il ne relève certes pas du secteur privé, comme on a bien pu le remarquer. Il est au niveau du secteur public, qui jusqu’à présent n’a pas véritablement déployé les efforts nécessaires pour encourager ce secteur-clé de l’économie. C’est ce qu’affirment les experts, qui s’accordent à dire que sans une politique de soutien au secteur des technologies nouvelles, et de nouvelles législations, rien ne se fera. Claude Bahsali relève deux priorités : tout d’abord, la nécessité d’améliorer l’infrastructure au niveau des télécommunications et l’établissement de zones franches, «des tâches que seul le gouvernement peut assumer», dit-il. En second lieu, une adaptation plus souple des législations, notamment en matière des douanes, pour importer des produits informatiques (dans le cadre d’un salon comme celui-ci par exemple) ; et enfin un allègement des procédures administratives. M. Bahsali insistera par ailleurs sur la nécessité pour le gouvernement de mettre en place un plan directeur pour encourager et soutenir ce secteur, qui représente «la planche de salut» de l’économie libanaise. Et M. Bahsali de citer les expériences du roi Abdallah de Jordanie et de Mohammed ben Rached el-Maktoum et de Husni Moubarak en Égypte, «trois personnages qui avaient une vision d’avenir et qui se sont entourés d’une équipe d’experts dont le travail s’est reflété au niveau de toute la pyramide de l’État».