Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Liberté d'expression L'armée tente d'empêcher des jeunes du CNL de camper à Bejjé

Des partisans du général Aoun, membres du Courant national libre (CNL), se sont heurtés hier à des soldats de l’armée libanaise alors qu’ils participaient à un camp de jeunes universitaires organisé par le CNL sur une propriété privée appartenant aux wakfs de l’église Notre-Dame de Mazraa à Bejjé, dans le caza de Jbeil. L’armée, qui a invité les aounistes à lever le camp, a justifié son action par «l’absence de permis officiel autorisant le CNL à camper sur le terrain». Les membres du courant aouniste affirment pourtant avoir reçu au préalable l’autorisation des wakfs, du curé de la paroisse et de la municipalité pour le déroulement du camp durant une période de quatre jours, du jeudi 3 au dimanche 6 août. Mais, selon une source appartenant au courant aouniste, les services de renseignements de l’armée sont entrés jeudi matin en contact avec les responsables du CNL pour leur indiquer que «le camp ne pouvait se dérouler sans l’autorisation du ministère de l’Intérieur». «Nous nous sommes alors adressés au mohafez, et il nous a affirmé que nous n’avions pas besoin d’une telle autorisation pour un camp pareil, l’accord du propriétaire du terrain étant largement suffisant», a poursuivi la même source. Mais des éléments de l’armée – environ 200 soldats – ont intervenus dans la soirée pour demander aux partisans du général Aoun de lever le camp. «Une centaine d’entre eux se sont déployés sur le terrain, en arguant que nous ne possédions pas de permis nous permettant de camper sur le terrain, a indiqué la source affiliée au courant aouniste. Nous avons fait appel aux wakfs, qui ont assuré aux soldats que nous n’avions pas besoin d’autorisation pour rester. Finalement, ils nous ont permis de dormir sur les lieux si nous acceptions de démonter les tentes». Les soldats avaient ensuite passé la nuit près du campement, selon le CNL. Hier matin, dans la journée, un barrage a été dressé par une cinquantaine d’agents de l’ordre peu avant l’emplacement du camp. «Tous les automobilistes qui passaient devant le camp ont été priés de s’arrêter et leurs voitures fouillées de fond en comble», a-t-elle poursuivi. Ainsi, selon le CNL, la voiture du moukhtar de Bejjé, Tanios Khoury, aurait été saisie pour un bref moment, des jumelles ayant été trouvées à bord... Il lui aurait été demandé de rentrer chez lui à pied. Le barrage aurait également empêché la livraison de vivres aux campeurs. Une bagarre entre des jeunes du CNL et les forces de l’ordre a ensuite éclaté, à la suite de laquelle Gaby Abdel Karim, Akl Hayek et Jawad Abi Akl ont été interpellés. Abdel Karim aurait par ailleurs été battu avec des crosses de fusil et emmené au poste de gendarmerie de Amchit. Les deux autres membres du courant aouniste ont été relâchés. En signe d’appui aux jeunes du CNL, les habitants de Bejjé ont alors organisé une marche de protestation et fait sonner les cloches des églises du village. Ils ont ensuite célébré une messe sur le lieu du camp, initiative qui a eu pour résultat le départ immédiat des soldats. « Pas d’autorisation officielle », affirme l’armée Contactée par L’Orient-Le Jour, la direction de l’orientation de l’armée a affirmé que «les jeunes n’avaient pas reçu une autorisation officielle leur permettant de camper» à Bejjé, ce qui justifie, selon elle, les mesures prises à l’encontre des jeunes du CNL. Le plus étrange est que la nature du camp, une suite de «conférences culturelles» au cours desquelles doit intervenir directement l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, pour s’adresser à ses partisans et à d’autres jeunes du Parti socialiste progressiste, n’a pas été soulevée par la direction de l’orientation de l’armée. Celle-ci n’a évoqué qu’une raison formelle, l’absence de permis de camping. Dans un communiqué, le CNL a estimé que «le pouvoir ferme les yeux devant des milliers de nomades qui campent sur les propriétés publiques et privées et qui sont récompensés par l’obtention de la nationalité libanaise». «Certains font de la surenchère en accueillant des centaines de scouts syriens et de jeunes baassistes», a-t-il poursuivi. Il a enfin fait part de sa volonté d’organiser un camp volant entre Marjeyoun, Kleyaa, Bint-Jbeil et tous les villages du Liban-Sud. «Peut-être cela poussera-t-il l’armée à se déployer enfin dans cette région (…)», a-t-il conclu.
Des partisans du général Aoun, membres du Courant national libre (CNL), se sont heurtés hier à des soldats de l’armée libanaise alors qu’ils participaient à un camp de jeunes universitaires organisé par le CNL sur une propriété privée appartenant aux wakfs de l’église Notre-Dame de Mazraa à Bejjé, dans le caza de Jbeil. L’armée, qui a invité les aounistes à...