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Actualités - REPORTAGES

Batroun-Koura : entre panachage et cohésion(photo)

Comme partout, le panachage a fait partie intégrante des élections, hier, dans les cazas de Batroun et de Koura, au nom de la liberté d’expression, malgré la fidélité de certains à leurs «zaïms» et à leurs listes. Une ambiance bon enfant dans ces régions de la deuxième circonscription du Liban-Nord, où les délégués des candidats se sont côtoyés en toute convivialité. Il est 8 heures trente, ce dimanche à Tannourine, village du caza de Batroun. Une ambiance de kermesse règne déjà dans le fief du député maronite Boutros Harb, et la fièvre électorale gagne petits et grands. Les partisans arborent casquettes, badges et T-shirts à l’effigie de leur candidat, inondant la rue et les bureaux de vote de café, boissons et sandwiches. Dans le bureau de vote réservé aux hommes, les électeurs sont matinaux. Ils défilent, tour à tour, dans une ambiance calme et sereine. Le taux de participation est déjà estimé à près de 12 %. Soudain, on s’affaire, on se lève... Boutros Harb fait une entrée remarquée pour accomplir son devoir électoral, exprimant le souhait que les élections se déroulent dans une ambiance saine, dans un esprit démocratique et dans l’intérêt publique. En fait, explique-t-il, «ce n’est pas tant la bataille électorale que l’arrivée au Parlement de personnes capables de résoudre les problèmes qui importe au citoyen». Par ailleurs, le député a émis le souhait que ses électeurs n’optent pas pour le panachage, mais qu’ils appuient entièrement la liste de la solidarité et du développement dont le but est d’œuvrer pour la démocratie, tout en insistant sur le droit sacré du citoyen d’exercer son propre choix. Dans le bureau de vote féminin, quelques rares électrices sont déjà au rendez-vous. L’ambiance est conviviale, de nombreuses déléguées alignées sur des bancs d’écoliers discutent et bavardent entre elles, en attendant une affluence plus grande. Les queues commencent à se former et chacun se remet au travail, veillant au respect des règles électorales. Un groupe de femmes exprime tout haut son soutien à la liste de Sleiman Frangié, alors que plus loin, d’autres avouent recourir au panachage. Et pourtant, le secret devrait être de rigueur, chacun étant tenu, sinon obligé, de remplir son bulletin de vote derrière le rideau vert de l’isoloir. Il est 10 heures et quart à Douma. Le village est calme et la seule animation visible se situe au niveau de l’unique bureau de vote du village, qui accueille femmes et hommes. Et pourtant, la participation est estimée à moins de 10 %, en ce début de journée, «les autres viendront plus tard, après la messe», explique le chef du bureau de vote. Dans chaque salle, seuls quatre délégués sont autorisés à passer la journée. Les délégués ambulants sont priés de ne pas s’attarder, afin de céder leur place aux autres délégués. Un vieil homme est porté sur une chaise jusqu’à l’urne. Un de ses proches vote pour lui. Il sera exempté de l’isoloir, exceptionnellement. On lui prend la main pour apposer ses empreintes digitales sur le registre de vote. Dans les couloirs, les rumeurs circulent, on parle de panachage au détriment de Boutros Harb, en faveur du candidat Charles Ayoub, ouvertement soutenu par le mouvement haririen. Interrogé quant aux chances de son adversaire, Boutros Harb a répondu que ce dernier avait, comme tout citoyen, le droit de se présenter aux élections, et que le peuple choisirait son représentant. Dans la ville de Batroun, les électeurs masculins semblent moins nombreux que les femmes. Sur le terrain, aucune irrégularité n’est constatée, on parle même d’élections exemplaires. Les visiteurs sont nombreux au domicile du candidat maronite de la liste de la dignité nationale, le docteur Nabil Hokayem. S’il reste confiant, malgré les rumeurs de panachage, il s’attend à des percées au niveau des deux listes principales. Critiquant la loi électorale, il déplore que le découpage des circonscriptions réduise l’égalité des chances, et plus spécifiquement celles des candidats de la liste dont il fait partie. Et selon lui, la falsification du scrutin est pratiquée non seulement au niveau de la loi, mais aussi de la formation des listes, et surtout de l’intervention des services de renseignements. Le Dr Hokayem conclut, en parlant de la cohésion de la liste de la dignité nationale : «Nous formons une équipe de travail unie et collaborons tous ensemble». Dans le caza de Koura, les villages d’Amyoun et de Kousba vivent la même ambiance conviviale, et connaissent une participation féminine supérieure à celle des hommes. «C’est parce que la majorité des hommes a émigré, alors que les autres sont à l’armée», explique un délégué, «sans compter que des hommes nés en 1899 figurent encore sur les listes d’électeurs, faussant ainsi les estimations». Partout, cette même ambiance bon enfant, partagée par les électeurs, les délégués, et les officiels. Un bon exemple pour les candidats qui n’ont pas toujours su user de savoir-faire.
Comme partout, le panachage a fait partie intégrante des élections, hier, dans les cazas de Batroun et de Koura, au nom de la liberté d’expression, malgré la fidélité de certains à leurs «zaïms» et à leurs listes. Une ambiance bon enfant dans ces régions de la deuxième circonscription du Liban-Nord, où les délégués des candidats se sont côtoyés en toute...