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Actualités - INTERVIEWS

Exécutif - Le Premier ministre rejette l'ingérence des services étatiques dans le processus électoral Hoss accuse Hariri de chercher à l'éliminer politiquement

Le chef du gouvernement Sélim Hoss a lancé une virulente attaque contre l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, l’accusant de chercher à l’éliminer politiquement. M. Hoss a, d’autre part, justifié la campagne menée par Télé-Liban contre M. Hariri, soulignant que ce dernier monopolise l’information et de ce fait, «le gouvernement a le droit de se défendre» (en ayant recours à Télé-Liban). Évoquant, dans une interview à la chaîne de télévision NBN (relevant de M. Nabih Berry), la conjoncture présente sur la scène locale et le déroulement du processus électoral, M. Hoss a notamment déclaré : «Le président Hariri mène une bataille en vue de m’éliminer par le biais des élections. Preuve en est qu’il a formé une liste complète contre moi. Il prétend que tous les membres de cette liste seront élus, ce qui signifie que Sélim Hoss ne devrait pas être élu. La bataille ne se limite pas au scrutin. Il s’agit d’une guerre d’élimination, même au niveau des médias. Depuis que j’ai pris en charge la présidence du Conseil, des campagnes d’information sont menées contre moi par le biais de médias bien connus». En réponse à une question sur l’attitude de Télé-Liban dans la campagne électorale, M. Hoss a déclaré : «L’opposition ne s’attaque pas au gouvernement seulement, mais aussi au Parlement en utilisant les médias. Il existe une mainmise claire sur les médias d’information qui sont tous mis à contribution dans la campagne contre le gouvernement et le Premier ministre. Voulez-vous que l’on riposte uniquement à l’intérieur du Parlement alors que nous sommes la cible des médias ? Pourquoi ne devrais-je pas avoir accès à l’information moi aussi ?» Et le Premier ministre d’ajouter : «Télé-Liban est ouverte à tous. Mais nous devons pouvoir également exprimer notre point de vue. Si nous ne le faisons pas, qui pourrait alors exprimer le point de vue du gouvernement ?» M. Hoss a, d’autre part, affirmé qu’il ne cherche pas à être reconduit à la tête du gouvernement. «Je ne suis pas partie prenante dans la bataille pour la présidence du Conseil, a-t-il déclaré. Ce n’est pas mon avenir politique qui est en jeu (…). Je ne suis pas un professionnel de la politique. Un professionnel c’est celui qui cherche à arriver au pouvoir, et lorsqu’il arrive au pouvoir, il tente de s’y maintenir, ou s’il le perd, il cherche à le reconquérir. En ce sens, je ne suis pas un professionnel de la politique, en dépit du fait que je consacre tout mon temps à la politique». Les relations avec Lahoud Le chef du gouvernement a, par ailleurs, qualifié d’excellentes ses relations avec le président Émile Lahoud. «La relation (avec le chef de l’État) est excellente, a-t-il déclaré. J’ai qualifié le président Lahoud de président noble. Ils m’ont reproché ces propos qu’ils ont commentés dans les journaux. Mais je suis convaincu de ce que j’avance à ce sujet. C’est un président noble et mes rapports avec lui sont excellents. J’ai côtoyé de près quatre présidents de la République : les présidents Élias Sarkis, Amine Gemayel, Élias Hraoui et Émile Lahoud. J’ai formé le premier gouvernement sous les mandats des présidents Sarkis, Hraoui et Lahoud. J’ai eu des différends avec eux et je me suis entendu avec eux sur plusieurs points. Je peux affirmer que le président Lahoud est de ceux avec qui je ne peux avoir de différends. Le secret de mes bons rapports avec lui est qu’il ne réclame rien pour lui». Commentant, en outre, le processus électoral en cours, M. Hoss s’est déclaré opposé à toute ingérence des services étatiques dans le scrutin législatif. «Nous rejetons toute ingérence des services libanais dans les élections, a notamment déclaré le Premier ministre à ce propos. Nos instructions aux services étatiques sont claires sur ce plan. Nous leur avons demandé de s’abstenir de toute intervention dans les élections. À ceux qui prétendent qu’il y a ingérence, nous disons que nous rejetons sans détour cette ingérence». Le chef du gouvernement a, par ailleurs, critiqué la nouvelle loi électorale, soulignant que celle-ci devrait être amendée. M. Hoss a rappelé à ce sujet qu’il avait voté contre cette loi électorale lorsqu’elle avait été examinée en Conseil des ministres. «Cette loi est très mauvaise et elle devrait donc être amendée, a déclaré le Premier ministre. Cette loi est mauvaise, mais elle existe quand même». Après avoir souligné qu’il est favorable à une circonscription unique à Beyrouth, le chef du gouvernement a rappelé qu’il avait proposé de faire du Liban une circonscription unique, le scrutin devant être organisé sur une base proportionnelle. M. Hoss a précisé qu’il avait également proposé une autre formule de découpage électoral, basée sur le mohafazat, à condition que 10 pour cent des membres du Parlement soient élus dans le cadre d’une circonscription unique à l’échelle de tout le pays, sur base de la proportionnelle. Le retrait syrien En réponse à une question, le Premier ministre a souligné, en outre, que l’ancien chef du gouvernement militaire, le général Michel Aoun, pouvait retourner au Liban, comme l’a fait le président Amine Gemayel. «Personne ne l’empêche de retourner, a déclaré M. Hoss. Il a quitté sur base d’un accord stipulant qu’il devait rester cinq ans en dehors du pays. Ce délai est passé et il n’est pas retourné. C’est son choix». En ce qui concerne le problème de la présence armée syrienne au Liban, le chef du gouvernement a rappelé que les troupes de Damas étaient intervenues en territoire libanais au début de la guerre «à la demande des autorités libanaises, et plus particulièrement du président de la République». Tout en soulignant qu’il est attaché à «l’indépendance et à la liberté» du Liban, le Premier ministre a déclaré que «la présence de la Syrie au Liban est légale, mais il s’agit là d’une présence provisoire». «Les forces syriennes se retireront, un jour, du Liban, a-t-il affirmé. Mais maintenant, nous avons besoin de ces forces. Cette présence revêt pour nous un intérêt sécuritaire, dans une certaine mesure, du fait que ces troupes syriennes constituent un soutien aux forces légales libanaises dans les différentes régions du pays. Au Liban-Sud, le dossier n’est pas encore clos. Il existe une force onusienne qui se retirera pour être remplacée par des forces légales libanaises. Nous devons attendre pour que la situation se décante au Liban avant de parler du retrait des troupes syriennes», a conclu le chef du gouvernement.
Le chef du gouvernement Sélim Hoss a lancé une virulente attaque contre l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, l’accusant de chercher à l’éliminer politiquement. M. Hoss a, d’autre part, justifié la campagne menée par Télé-Liban contre M. Hariri, soulignant que ce dernier monopolise l’information et de ce fait, «le gouvernement a le droit de se défendre» (en ayant...