Conférence de presse de Chamoun mardi Le PNL réitère son appel au boycottage(photo)

Le Parti national libéral a réitéré son appel au boycottage des élections, critiquant vivement la position de la Commission épiscopale des communications sociales, dont le président, Mgr Roland Abou Jaoudé, avait appelé mercredi les électeurs à prendre part au scrutin. «Ceux qui appellent à la participation aux législatives, dont la Commission épiscopale des communications sociales, peuvent avoir des motifs légitimes. Le vote aurait pu avoir un sens si la loi électorale n’était pas taillée à la mesure de certaines personnes et si l’on n’assistait pas à des interventions extérieures et intérieures dont le but est de porter à la Chambre les partisans des forces de facto», a indiqué le PNL dans le communiqué qu’il a publié hier au terme de sa réunion hebdomadaire, tenue sous la présidence de M. Dory Chamoun. Le parti a affirmé redouter que la participation à la consultation populaire «ne devienne en définitive une ratification d’une série de nominations et une couverture aux décisions que la nouvelle Chambre pourrait prendre et qui anéantiraient ce qui reste des spécificités du Liban, de ses fondements en tant qu’État souverain, libre et indépendant». Après avoir souligné qu’il est «aujourd’hui plus que jamais attaché à sa décision de boycotter le scrutin», le PNL a fait remarquer qu’il a «le regard tourné vers le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, qui reste attaché aux constantes nationales», tout en critiquant Mgr Abou Jaoudé sans le nommer. «Nous ne comprenons pas comment les responsables de la Commission épiscopale des communications sociales ne se sont pas alignés sur la position équilibrée du patriarche et n’ont même pas pris la peine de conférer avec les boycotteurs, faisant fi de toutes les données confirmant l’existence d’abus sur le terrain», a indiqué le PNL. Mercredi, Mgr Abou Jaoudé avait affirmé que le boycottage «risque de déboucher sur un vide sur la scène locale face aux tentatives de paralyser la vie politique libre», tout en affirmant comprendre la position des partis et des courants qui ont appelé au boycottage. Le PNL a en outre critiqué l’initiative du ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, qui avait demandé au parquet d’enquêter au sujet de la propagande électorale entreprise par des médias non politiques. «Cette initiative vise en réalité à remédier à la lacune que représente l’absence d’un seuil fixé pour les dépenses électorales», a indiqué le PNL avant d’annoncer que M. Chamoun tiendra mardi une conférence de presse qui sera consacrée au dossier électoral. Par ailleurs, M. Chamoun s’est rendu dans la matinée auprès du chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, pour le remercier de s’être fait représenter à la messe qui avait été célébrée samedi à Deir el-Qamar pour le repos de l’âme du président Camille Chamoun et de son épouse Zalfa. M. Chamoun a déclaré, par la suite, en réponse aux questions de la presse, qu’il n’a pas débattu avec le président du Conseil de l’échéance électorale. Prié de commenter les discours politiques qui se sont récemment multipliés, il s’est contenté de répondre : «Je n’entends pas de discours en cette période».