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Actualités - ANALYSE

Le problème des camps de nouveau sur le tapis

Le président Émile Lahoud a tenu bon contre vents et marées. Avant toute chose, a-t-il exigé, le territoire doit être libéré jusqu’au dernier pouce. Israël doit se retirer au-delà des frontières internationalement reconnues en application de la 425. C’est seulement ensuite que la Finul et l’armée pourront se déployer, a infatigablement répété le chef de l’État. Cette position a été critiquée par certains pôles locaux, au titre qu’une telle intransigeance indispose les Nations unies et entraîne le Liban dans un bras de fer déséquilibré avec un Israël puissamment soutenu par les États-Unis. Mais le président Lahoud a tenu bon et sa fermeté s’est révélée payante. Dans ce sens que l’Onu a cessé de faire montre de complaisance à l’égard d’Israël et a fini par en dénoncer les grignotages mobiles. En sommant l’État hébreu de retirer totalement ses forces du Liban, sous peine d’une condamnation ouverte. Israël s’est finalement plié à ces injonctions. Ce qui a permis de lancer hier le déploiement des Casques bleus, en prélude à celui de l’armée ou, plus exactement, du contingent de 1 000 hommes panaché de gendarmes mis sur pied par les autorités libanaises. Bien entendu, ce programme peut être à tout moment entravé ou saboté par de nouvelles provocations israéliennes, visant à occuper les Nations unies avec les violations. Et à empêcher du même coup le Liban de recevoir les aides qu’il réclame pour les régions libérées. Cependant, au stade actuel, le dossier de l’occupation israélienne, qui a constitué un tel fardeau pour le Liban durant 22 ans, semble sur le point de se clore. C’est un autre problème que les développements de l’actualité régionale risquent de mettre en vedette : celui des camps de réfugiés palestiniens dans la partie méridionale du pays. Le président Lahoud a été le premier, bien avant le retrait, à souligner que, laissée sans traitement approprié, la question des réfugiés palestiniens constitue une bombe à retardement, mettant le Liban, mais aussi toute la région, en danger. Aujourd’hui, le chef de l’État déploie, loin des feux de la rampe, d’inlassables efforts pour une solution de ce problème de réfugiés, indépendamment d’un règlement de la question palestinienne dans son ensemble qui bute sur le cas de Jérusalem. Sur ce plan, on devrait être fixé d’ici à la fin de l’année en cours, avant l’expiration du mandat du président Clinton. Ou bien il y aurait un accord israélo-palestinien englobant Jérusalem, le tracé des frontières, les réfugiés et les implantations. Ou bien tout resterait suspendu jusqu’à la prise en charge d’une nouvelle Administration US. Du côté israélien, un accord éventuel pourrait être signé par l’actuel gouvernement Barak ou par un gouvernement d’union nationale pouvant, en cas d’impasse, assumer un choix de guerre. Tout en suivant de près ce dossier, le président Lahoud souligne que les réfugiés palestiniens installés au Liban représentent un cas tout à fait particulier. Leur statut n’est pas le même que dans les autres pays hôtes. Le chef de l’État espère qu’Israël finira par se soumettre à la résolution numéro 194 du Conseil de sécurité des Nations unies qui consacre le droit de retour des réfugiés palestiniens et l’indemnisation de ceux qui ne le veulent pas. Des sources officielles locales s’attendent pour leur part à ce qu’une solution soit apportée dans les mois à venir au problème des réfugiés. Ces responsables envisagent en pratique deux issues : soit il y aurait effectivement création d’un État palestinien qui délivrerait des passeports permettant aux réfugiés d’être traités dans les pays d’accueil comme n’importe quels ressortissants arabes ou étrangers. Soit on réunirait des fonds pour indemniser à la fois ceux qui ne veulent pas retourner et les pays qui les hébergent. La collecte éventuelle des crédits pourrait se faire, ajoutent ces sources, à travers une conférence internationale et arabe spéciale. Un colloque qui du même coup établirait des quotas pour la répartition des réfugiés palestiniens en fonction des capacités des pays d’accueil. Quant à l’armement dont disposent toujours les camps au Sud, il serait ramassé en même temps que celui du Hezbollah et de toute organisation, indiquent ces sources. Qui précisent que cela se ferait en cas de progrès sur la question du Golan comme sur le volet palestinien.
Le président Émile Lahoud a tenu bon contre vents et marées. Avant toute chose, a-t-il exigé, le territoire doit être libéré jusqu’au dernier pouce. Israël doit se retirer au-delà des frontières internationalement reconnues en application de la 425. C’est seulement ensuite que la Finul et l’armée pourront se déployer, a infatigablement répété le chef de l’État....