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Actualités - ANALYSE

Législatives - Une hâte qui n'est pas seulement d'ordre tactique Le pouvoir craint toujours des remous au Sud

Pourquoi le pouvoir refuse-t-il de reporter ces élections qui risquent de gâter une saison touristique déjà handicapée par les défaillances du réseau électrique ? Pour deux raisons principales, répondent des observateurs avertis : – D’abord pour que les résultats soient engrangés un bon mois et demi avant l’expiration du mandat de la présente législature. De cette manière, le pouvoir aurait toute latitude d’étudier à fond la topographie politique de la nouvelle Chambre et de manœuvrer à son aise lors des consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement. – Ensuite, à cause des appréhensions que la situation au Sud continue à susciter. Israël continue à atermoyer en ce qui concerne le rétablissement des frontières, ce qui peut finir par provoquer des troubles. D’autant que, il faut bien le dire, le dossier sécuritaire du Sud reste ouvert, au nom du jumelage, sinon jusqu’à la récupération du Golan du moins jusqu’à la reprise des négociations. En bref, la poursuite de la tension, qui empêche l’Onu de stabiliser valablement la région frontalière, risque de déboucher à tout moment sur une reprise des actions de la Résistance, au nom de la non-application complète de la 425 et du non-retrait au-delà des frontières internationalement reconnues de 1923. Il convient de signaler qu’un journal israélien, le Maariv, affirme que le Hezbollah planifie une nouvelle confrontation militaire, l’Iran cherchant à entraver le processus de paix. Le Maariv, dont l’article est manifestement téléguidé, rapporte les assertions des services secrets sionistes selon lesquelles le Hezbollah mobiliserait actuellement de considérables ressources pour préparer la bataille. Ajoutant que les propos sur une démilitarisation de ce parti et sa transformation en formation purement politique ne sont que de la poudre aux yeux. Mais le journal israélien estime que le Hezbollah ne bougera pas sur le terrain avant les législatives, en septembre. Concernant l’Iran, le Maariv soutient que ce pays redouble d’efforts pour torpiller la paix régionale, en multipliant les aides aux mouvements extrémistes, sur instructions de l’ayatollah Khamenei, alors que les réformateurs iraniens seraient pour l’apaisement. Médiation Pour en revenir aux élections, certaines sources locales estiment qu’en fin de compte, les Syriens vont se décider à intervenir pour convaincre leurs alliés de se rabibocher entre eux et de former des coalitions comme en 1996. Il s’agirait ainsi de regrouper au Nord Mme Nayla Moawad, le président Omar Karamé et M. Sleiman Frangié ; de rétablir l’entente Arslane-Joumblatt à Aley-Baabda ; et de cristalliser des «listes principales» Kesrouan-Jbeil comme à Baalbeck-Hermel. À Beyrouth, ajoutent ces sources, on a prévu une circonscription pour chaque président et ils devront prendre avec eux les candidats bien en cour. Si la remise sur le rail du «bus» devait se confirmer, il y aurait fort à parier que le taux de participation serait encore plus faible qu’en 1996. Car on ne voit pas pourquoi les électeurs, dont la moitié n’ont d’ailleurs toujours pas leurs cartes, se dérangeraient quand les résultats sont connus d’avance. Il n’est pas étonnant non plus que l’Est songe de nouveau au boycott, puisque le «rouleau compresseur» a pour habitude de lui passer sur le corps. Le cri de colère des évêques maronites, qui a fait beaucoup d’effet, en dit d’ailleurs long sur le sujet. Il reste que l’Est est en quête d’un accord intérieur. Soit pour proclamer le boycott, soit pour former des listes ou des alliances homogènes et donner un vrai sens à la participation.
Pourquoi le pouvoir refuse-t-il de reporter ces élections qui risquent de gâter une saison touristique déjà handicapée par les défaillances du réseau électrique ? Pour deux raisons principales, répondent des observateurs avertis : – D’abord pour que les résultats soient engrangés un bon mois et demi avant l’expiration du mandat de la présente législature. De cette...