Aéronautique - Sept pays européens annoncent à Farnborough leur intention de commander 225 exemplaires du A400M L'Airbus militaire est prêt au décollage

L’Airbus militaire A400M est désormais prêt au décollage après l’annonce hier par sept pays européens de leur intention d’en commander au total 225 exemplaires, lors du Salon aéronautique de Farnborough, près de Londres. Les ministres de la Défense des sept pays participant au programme d’Avion de transport du futur (ATF) ont annoncé dans une déclaration commune leur engagement collectif en faveur de l’Airbus militaire, de préférence aux appareils concurrents, américains et russo-ukrainiens. Il s’agit «de loin du plus gros programme conjoint européen dans l’industrie de la défense depuis que nous en faisons», a estimé le ministre français de la Défense Alain Richard devant la presse. L’A400M est la réponse d’Airbus au programme européen ATF pour remplacer les C-130 Hercules et C-160 Transall militaires des sept pays participants. Les premières livraisons de ce nouvel avion de transport sont prévues pour 2007. Pour les commandes fermes, les industriels devront cependant attendre la notification d’un contrat qui devrait intervenir «dès que possible en 2001», selon les ministres. L’objectif est de notifier le contrat de production à Airbus Military Company, la société en charge du projet, au premier trimestre 2001, précise-t-on de source française. Les discussions commerciales ne sont pas tout à fait terminées avec les industriels, et les ministres espèrent «une négociation satisfaisante des conditions et des termes commerciaux acceptables». La France s’est engagée jeudi à commander 50 A400M, la Belgique 8 dont un pour le Luxembourg, l’Allemagne 73, l’Italie 16, l’Espagne 27, la Turquie 26 et la Grande-Bretagne 25. Ces intentions de commandes de 225 appareils correspondent à une valeur globale de 19,1 milliards d’euros, le prix unitaire de l’A400M étant estimé à 85 millions d’euros. Initialement, les besoins globaux de ces sept pays avaient été évalués à 288 appareils. La moyenne d’âge des avions de transport des forces aériennes européennes est supérieure à vingt-cinq ans. Si le chiffre de 225 intentions de commandes annoncé jeudi se situe en dessous des 288 initialement envisagés, il est toutefois nettement supérieur au seuil de 150 présenté par les industriels comme le minimum pour pouvoir lancer le programme. La rentabilisation du programme ne se ferait pas uniquement sur les commandes européennes mais également à l’exportation. L’Afrique du Sud, le Brésil et le Portugal ont été cités parmi les pays intéressés. En outre, certains pays, comme le Portugal et le Danemark, pourraient décider de se joindre au programme A400M, a indiqué récemment le chef du projet A400M au sein d’EADS (80 % d’Airbus), Adolfo Revuelta, soulignant que le coût de développement de l’A400M était évalué à 5 milliards d’euros. Ce projet représente environ 35 000 emplois en Europe, dont 7 000 en France, selon les estimations du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales. Le lancement de ce projet pourrait également offrir la possibilité à tous les motoristes européens de travailler ensemble au développement d’un nouveau turbopropulseur. Le français Snecma, l’allemand MTU, l’italien Fiat Avio et l’espagnol ITP étudient une offre commune pour la motorisation du futur Airbus militaire. Airbus Military Company (AMC) a été créé début 1999 par les quatre partenaires d’Airbus Industrie, le français Aérospatiale Matra, l’espagnol CASA et l’allemand DASA, aujourd’hui réunis au sein d’EADS, et le britannique BAe Systems, rejoints par les industriels des trois autres pays intéressés - Alenia pour l’Italie, Flabel pour la Belgique et TAI pour la Turquie. AMC est adossé à Airbus Industries qui détient 50 % des parts.