Lahoud reçoit la représentante de Washington aux Nations Unies Il reste deux empiétements israéliens, selon l'ONU

Mme Nancy Soderberg, numéro 2 de la délégation des États-Unis à l’Onu, a été reçue hier par le chef de l’État, le président Émile Lahoud, alors que de sources concordantes libanaise et internationale, on estimait que l’opération de vérification de l’élimination des empiétements devrait se terminer «très bientôt». À New York, l’Onu a affirmé hier qu’il restait encore deux empiétements israéliens en territoire libanais qu’Israël s’est engagé à rectifier d’ici au 31 juillet. Le porte-parole de l’Onu, Fred Eckhard, a indiqué que la mission d’inspection menée conjointement par des experts des Nations unies et du Liban devait prendre fin hier. Ce que Beyrouth a confirmé par le truchement de l’Ani (officielle). «À la date d’aujourd’hui, il reste deux violations techniques israéliennes que le gouvernement israélien a accepté de rectifier avant le 31 juillet», a-t-il dit. Mme Soderberg, qui a entamé par le Liban une tournée régionale qui la conduira ensuite en Syrie et en Israël, était accompagnée de l’ambassadeur américain David Satterfield. Elle s’est abstenue de toute déclaration à sa sortie de Baabda. Elle avait été reçue, la veille, par le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée nationale. La visite de Mme Soderberg s’inscrit dans le cadre des préparatifs des débats qui se dérouleront la semaine prochaine au Conseil de sécurité autour de la reconduction du mandat de la Finul au Liban. La diplomate s’était déclarée «très impressionnée par le travail accompli par la Finul, et plus particulièrement par la coopération du gouvernement libanais à cet effort». Elle avait saisi l’occasion pour demander que l’armée libanaise prenne position dans la région frontalière le plus rapidement possible. Sur le terrain, les experts de l’Onu, accompagnés d’une équipe militaire libanaise, ont poursuivi hier, pour la cinquième journée consécutive, la vérification du retrait israélien derrière le tracé frontalier. Cette opération devrait se terminer «très bientôt», apprenait-on par ailleurs auprès des parties concernées. Jeudi, les experts libanais et de l’Onu, équipés d’un matériel sophistiqué de GPS, avaient survolé à trois reprises les quelque 125 km de frontière pour s’assurer de l’élimination des empiétements israéliens. À la source du Wazzani, les experts libanais et de la Finul ont constaté qu’un tuyau enfoui sous terre et qui continuait en Israël, au-delà des barbelés marquant la frontière, avait été coupé, mais que deux tuyaux de plastique acheminent l’eau vers le village de Ghajar, dont les trois quarts sont en territoire libanais. Le chef de l’équipe libanaise, le lieutenant-colonel Amine Hoteit, a en outre protesté contre la destruction par Israël, avant son retrait, de plusieurs dizaines d’arbres dans une portion de terrain, au sud de Marjeyoun. Si la vérification de l’élimination des empiétements était concluante, elle devrait déboucher sur le déploiement des Casques bleus de la Finul dans l’ancienne zone occupée. Sur un autre plan, le chef de l’État a reçu hier une délégation de l’Organisation internationale du travail (OIT) accompagnée du ministre du Travail Michel Moussa. La délégation l’a informé du résultat d’un recensement de quatre jours que la délégation vient d’accomplir dans la bande frontalière. Le directeur régional de l’OIT Ibrahim Souss a annoncé la publication prochaine d’un rapport établissant les projets sélectionnés par l’OIT, qui sera notamment soumis à la réunion préparatoire du congrès des pays donateurs qui se tiendra à Beyrouth le 27 courant. Le projet mis au point par l’OIT comprend un programme d’urgence d’appui aux institutions existantes, et la création immédiate d’emplois pour les familles des combattants de la Résistance tués ou emprisonnés. Par ailleurs, l’OIT songera à des projets reliant l’économie du Sud à celle du reste du pays.