Retrait - Les empiètements sont devenus insignifiants, selon Roed-Larsen et des sources proches de Baabda Un vent d'optimisme souffle à Beyrouth (photo)

Un climat d’optimisme régnait hier aussi bien à Baabda qu’au palais Bustros concernant en particulier l’élimination des empiètement frontaliers d’Israël. Des sources proches de Baabda précisent dans ce cadre que les violations sont désormais insignifiantes et qu’elles ne dépassent plus les quelques mètres. Selon les mêmes sources, les Nations unies ne lient plus le redéploiement de la Finul à celui de l’armée libanaise au Sud sachant que l’émissaire du secrétaire général Kofi Annan, Terjé Roed-Larsen, a insisté sur le fait que le déploiement de la Force onusienne dépendait de la suppression des empiètements israéliens. Mais il y a encore plus important : de fait, à croire ces sources, l’Onu admet aujourd’hui le point de vue libanais selon lequel il revient à Beyrouth de déterminer les moyens de préserver la sécurité sur son territoire de la façon qu’il juge opportune. En d’autres termes, le gouvernement peut décider de recourir indifféremment à l’armée ou aux FSI. Les propos que M. Roed-Larsen a tenus hier à l’issue d’un entretien avec le président Émile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss confirment d’ailleurs l’optimisme ambiant au niveau des autorités. Il a déclaré en effet que la plupart des empiètements avaient été éliminés et que le reste le serait bientôt, ouvrant la voie au déploiement de la Finul dans les régions évacuées par l’armée israélienne. «J’ai apporté de bonnes nouvelles», a déclaré M. Roed-Larsen. «J’ai été en mesure d’informer le gouvernement du Liban que celui d’Israël s’était engagé formellement vis-à-vis de l’Onu à rectifier rapidement toutes les violations», a indiqué l’émissaire de Kofi Annan, arrivé jeudi soir à Beyrouth en provenance d’Israël. «J’ai pu aussi informer» MM. Lahoud et Hoss «qu’il y a déjà une sensible amélioration sur la ligne» en question et «que la plupart des neuf violations recensées ont été corrigées», a-t-il ajouté. «Le commandant en chef adjoint de la Finul, le général (irlandais James) Sreenan, travaillera lundi avec ses homologues libanais le long de la ligne de retrait pour s’assurer que tout va bien et veiller à corriger ou pousser à ce que soient corrigés les quelques rares problèmes en suspens, de sorte que nous espérons en arriver bientôt à zéro violation», a déclaré M. Roed-Larsen. C’est alors que les commandants de l’armée libanaise et de la Finul discuteront du déploiement de leurs forces respectives. La présidence libanaise a d’ailleurs rappelé dans un communiqué que «lorsque l’Onu aura supprimé toutes les violations, cela pourra ensuite éliminer les réserves du Liban sur le redéploiement de la Finul» dans la zone évacuée par l’État hébreu. La conférence des donateurs L’autre grand sujet abordé par M. Roed-Larsen avec les dirigeants libanais est la réunion préliminaire des pays et organismes donateurs pour la reconstruction du Liban-Sud, prévue le 27 juillet à Beyrouth au niveau des ambassadeurs. La conférence proprement dite devrait se tenir en octobre. Entre-temps, des «consultations intensives» se dérouleraient entre les parties intéressées. La première étape permettrait de décider des aides au Liban à court terme et ouvrira la voie à une réunion qui aura lieu sous le patronage du Premier ministre Sélim Hoss, en collaboration avec le Pnud et avec la participation de la Banque mondiale. Par ailleurs, la présidence libanaise et M. Roed-Larsen ont chacun de leur côté confirmé que la question des Libanais détenus en Israël avait été de nouveau discutée. L’émissaire de Kofi Annan a indiqué qu’il «continuerait» à soulever la question avec le gouvernement israélien «de la part du secrétaire général». Interrogé sur l’attitude de l’Onu après l’apparition, cette semaine, de postes tenus par le Hezbollah à la frontière avec Israël, M. Roed-Larsen a souligné qu’il n’y avait qu’un seul préalable à un déploiement des Casques bleus jusqu’à cette frontière : «La disparition de tous les empiètements» israéliens. M. Roed-Larsen devrait poursuivre ses contacts diplomatiques à Beyrouth avant de repartir dimanche pour Tel-Aviv, a indiqué un membre de sa délégation.