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Actualités - REPORTAGES

Drame - L'hypothèse de la noyade paraît peu plausible Aucune nouvelle des deux jeunes femmes disparues au large de Halate

Vers 11 heures, lundi, deux jeunes cousines, Mary Antoine Saad (31 ans) et Micheline Michel Saab (30 ans), quittaient le port touristique de Halate-sur-Mer sur un jet ski appartenant à la première et disparaissaient sans laisser de traces. Hier encore, on n’avait aucune nouvelle des deux jeunes femmes, malgré les recherches de l’armée, de la Défense civile et de plusieurs appareils de l’État qui se sont poursuivies du Liban-Nord à Beyrouth. Alors que l’hypothèse de la noyade semble de moins en moins plausible (le jet ski est pratiquement insubmersible et ses passagères portaient des gilets de sauvetage), l’hypothèse d’une éventuelle agression en mer ou d’un accident (de quelque nature que ce soit) devrait-elle être prise en considération ? La faible probabilité de la noyade des deux jeunes femmes a été relevée hier par le frère de Mary, Antoine Saad. «Il est invraisemblable qu’en cas de noyade, les corps n’aient pas été ramenés vers le rivage après trois jours, et que le jet ski ait complètement disparu, a-t-il déclaré à L’Orient-Le Jour. D’ailleurs, Mary et Micheline sont très sportives et d’excellentes nageuses. Même si le jet ski était tombé en panne, vu qu’elles ne s’éloignaient jamais plus de 200 ou 300 mètres du rivage, elles auraient facilement pu rejoindre la plage en nageant». Il a ajouté : «J’espère qu’il n’y a pas eu d’agression contre ma sœur et ma cousine». Certes, la mer était houleuse ce jour-là. Une autre interrogation a été formulée par M. Saad : «Je ne veux pas faire assumer à quiconque la responsabilité de la disparition des deux jeunes femmes. Mais je me demande pourquoi personne n’a essayé de les empêcher de sortir en mer ce jour-là». Nous n’avons pu joindre le directeur de Halate-sur-Mer, Malek Gharib, hier, pour obtenir de plus amples informations, malgré plusieurs tentatives de le contacter. Pour Maroun Saad, l’oncle de Mary, «si nous n’avons aucune nouvelle d’ici à 48 heures, nous considérerons avec plus de sérieux l’hypothèse de l’agression». Le mot «agression», dont la nature n’a pas été précisée, pourrait englober un bon nombre d’hypothèses. «Ce sont deux belles jeunes femmes», a-t-il ajouté. En attendant que l’enquête judiciaire prenne un autre tour qui tienne compte de l’éventualité d’une «agression» (nous n’avons pas obtenu d’informations sur ce point), M. Saad a porté plainte contre inconnu. Il a exprimé son souhait qu’un contrôle soit effectué au niveau des bateaux qui étaient en mer ce jour-là (il faut préciser qu’il est possible de les identifier vu qu’ils doivent notifier les autorités des ports de leur départ). «Je ne suis pas en position d’apprendre à la justice son travail, mais il est nécessaire que des mesures soient prises pour pousser l’enquête plus loin dans ce sens», a-t-il dit. Les recherches ont commencé lundi vers 18 heures Revenant sur les circonstances de la disparition, M. Saad raconte : «Mary et Micheline sont sorties en mer vers les 11 heures. Elles se dirigeaient vraisemblablement vers le local d’un mécanicien appelé Paul à Jounieh. Aucune des amies de Mary n’a reçu une visite d’elle ce jour-là et elle n’avait aucune raison, d’après moi, de se diriger vers le Nord». Mary, un agent commercial, aime beaucoup conduire son jet ski. Elle est l’aînée d’une famille de quatre (elle a trois autres frères). Sa cousine, Micheline, est esthéticienne et styliste. Mary avait conduit son jet ski pour la première fois de la saison dimanche, et elle avait remarqué qu’il avait besoin d’entretien. Elle avait alors appelé le mécanicien qui lui a demandé de lui faire apporter l’engin, celui-ci ayant probablement besoin d’un changement de bougies et d’un entretien après la saison d’hiver. «Un défaut dans les bougies ne cause pas une panne en mer, tout au plus une réduction de la puissance de l’engin», indique M. Saad. Il faut préciser que les jet ski, notamment neufs, sont insubmersibles et possèdent un système de sécurité qui bloque leur course au cas où leur conducteur tombe à l’eau. Vers 18 heures, l’alerte a été donnée sur la disparition des deux jeunes femmes. Les recherches ont alors commencé et n’ont toujours donné aucun résultat. Un hélicoptère de l’armée et deux petits avions privés ont sillonné le ciel à la recherche du moindre indice. La Défense civile, les pompiers et plusieurs appareils de l’État se sont associés aux recherches, ainsi que les vedettes des gardes-côtes et des yachts privés, certain à l’initiative des familles des disparues. Une grande superficie de la mer a été ratissée, en vain. Avaient-elles des ennemis, quelqu’un qui aurait été susceptible de leur vouloir du mal ? «Pas à ma connaissance, répond M. Saad. Si c’était le cas, je crois que nous l’aurions su. Elles ne nous cachaient rien». Une des pistes les plus intéressantes dont disposent actuellement les enquêteurs, selon lui, est celle du téléphone portable de Mary qui se trouvait avec elle en mer. «Libancell dispose d’un système de sécurité contre les vols qui serait très utile dans ce cas», a-t-il dit. «Un cellulaire peut être localisé même si la ligne est fermée». Des amis de Mary ont par ailleurs informé sa famille qu’ils lui avaient téléphoné à midi, et que tout était normal alors. Une autre possibilité envisagée actuellement par la famille a été fournie par des sauveteurs expérimentés : il est possible, dans le cas où le jet ski s’est éteint en pleine mer, qu’il ait été emporté par le courant jusqu’aux limites des eaux territoriales de Chypre. Le cas d’un bateau qui avait connu une pareille aventure a été signalé. Mais le jet ski était nécessairement proche du rivage. À-t-il pu être emporté si loin ? À la question de savoir ce qu’il comptait faire au cas où l’État déciderait d’arrêter les recherches, M. Saad s’est écrié : «Il est certain que, pour nous, l’affaire ne s’arrêtera pas là. Nous ne pouvons abandonner l’espoir de connaître la vérité un jour. Après tout, il s’agit de ma sœur et de ma cousine. D’ailleurs, nous comptons prendre des mesures dès demain (aujourd’hui)». Il a refusé de préciser de quelles mesures il s’agissait, disant qu’il allait le faire en temps dû. Par ailleurs, la Défense civile nous a assuré que les recherches se poursuivraient. Dans cette affaire, plus les heures passent, plus le mystère semble s’épaissir. Les hypothèses se multiplient mais la vérité reste hors de portée tant qu’aucun indice n’a été découvert. En attendant, deux familles sont plongées dans l’incertitude.
Vers 11 heures, lundi, deux jeunes cousines, Mary Antoine Saad (31 ans) et Micheline Michel Saab (30 ans), quittaient le port touristique de Halate-sur-Mer sur un jet ski appartenant à la première et disparaissaient sans laisser de traces. Hier encore, on n’avait aucune nouvelle des deux jeunes femmes, malgré les recherches de l’armée, de la Défense civile et de plusieurs...