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Actualités - CHRONOLOGIE

Finances - La principauté redoute d'être inscrite sur la liste noire de l'OCDE Crise ouverte au Liechtenstein, accusé de blanchiment d'argent

Rien ne va plus au Liechtenstein, une petite principauté coincée entre la Suisse et l’Autriche, qui traverse une grave crise depuis plusieurs mois, après les soupçons de blanchiment d’argent qui pèsent sur elle. «La situation est très, très grave, même alarmante», n’a pas hésité à déclarer, lors d’une réunion publique le 6 juin dernier à Vaduz, Andrea Willi, la ministre chargée des Affaires financières et internationales. L’objet de l’inquiétude de la ministre, partagée par l’ensemble du gouvernement, est une «liste noire» que doit prochainement publier l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économique) recensant tous les pays complaisants avec l’argent sale. «Si le Liechtenstein figure sur cette liste, alors ce sera vraiment la fin», indique-t-on dans les milieux proches du gouvernement. En effet, des pays pourront décréter des sanctions contre le Liechtenstein, comme par exemple empêcher toute transaction bancaire le concernant. «Imaginez ce que sera la situation, si les États-Unis ou la France interdisent toute transaction vers le Liechtenstein», s’est exclamée Mme Willi devant un parterre de quelque 500 gestionnaires de fortunes et banquiers venus assister à Vaduz à cette réunion publique organisée par le gouvernement pour s’interroger sur l’avenir de la place financière du pays. Les ennuis du Liechtenstein avec la communauté internationale ont commencé à la fin de l’année dernière avec la publication dans la presse d’un rapport accablant, rédigé par les services secrets allemands, sur l’activité des sociétés de gestion de fortunes de la principauté, recyclant notamment l’argent sale de cartels de la drogue sud-américains. Le pays a du coup engagé une opération «mains propres», menée par un procureur autrichien «prêté» par Vienne et spécialisé dans la criminalité financière. Ce procureur a déjà fait arrêter 5 personnes, dont un ancien député, accusées de corruption, détournement de fonds et abus de biens sociaux. D’autres arrestations pourraient suivre, selon Mario Frick, le jeune Premier ministre de 35 ans, en fonction depuis 7 ans déjà. «Du fait de toutes ces affaires, nous avons aussi accéléré la révision de notre législation anticorruption pour la rendre encore plus sévère», ajoute-t-il. En plus de ces démêlés avec l’étranger, qui menacent sa prospère place financière, le Liechtenstein traverse aussi une crise politique interne, avec une opposition ouverte entre le prince régnant Hans-Adam d’un côté, le gouvernement et le Parlement de l’autre Le prince essaye de faire adopter une révision de la Constitution, qui augmenterait ses pouvoirs. Le gouvernement et le Parlement y sont opposés. «Lorsque nous nous rencontrons, il arrive que les plumes volent», déclare Mario Frick, résolument opposé à la révision. Le prince de son côté multiplie les déclarations fracassantes et menace de quitter le pays, avec sa famille, si son projet n’aboutit pas. «Cela fait 10 ans que dure cette querelle, cela suffit, si le référendum n’aboutit pas, alors je partirai, cela n’a pas de sens de continuer», a-t-il déclaré. Dans la rue, les Liechtensteinois paraissent soucieux. «Je crois que le référendum passera, bien que ce soit un pas en arrière dans la démocratie», déclare l’un d’eux. «Entre deux maux, il faut choisir le moindre, on ne peut plus croire les politiques, l’un d’eux est en prison et, par ailleurs, la famille princière n’a jamais coûté un sou au contribuable ici», ajoute un autre. Les prochaines élections générales auront lieu en février 2001 et le référendum devrait être organisé après.
Rien ne va plus au Liechtenstein, une petite principauté coincée entre la Suisse et l’Autriche, qui traverse une grave crise depuis plusieurs mois, après les soupçons de blanchiment d’argent qui pèsent sur elle. «La situation est très, très grave, même alarmante», n’a pas hésité à déclarer, lors d’une réunion publique le 6 juin dernier à Vaduz, Andrea Willi, la...