Cannes Junior - Cinquième édition du festival Le jury 2000 : six adolescents assez impulsifs(photo)

Comme chaque année, le jeune jury Cannes Junior est constitué des lauréats du concours Objectif 2000 qui consiste en une critique de film. Pour la cinquième édition du Festival, il s’agissait du film Les enfants du marais, et six adolescents (cinq filles et un garçon) ont été sélectionnés. C’est donc à Rita Darazi (École secondaire des Filles de la Charité, classe de 4e ), Carel Sfeir (École secondaire des Filles de la Charité, classe de 3e), Marie Ishak (Collège Saint-Joseph Miniara, classe de 4e), Yvonne Kassis (Collège Mariste de Champville, classe de 4e), Amani Akoum (Collège Universel du Chouf, classe de 5e) et Omar Tabbara (Collège protestant, classe de 5e), qu’il incombera d’élire, à l’issue du Festival, les deux films gagnants : le Grand Prix Cannes Junior 2000 et le Prix Banque Libano-Française. Pour le moment, le jury visionne les films en compétition, qu’il discute ensuite avec son président M. Khalil Smayra, directeur de l’École de cinéma et de réalisation audiovisuelle de l’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA-Université de Balamand). Les jeunes ont également rencontré les deux invités du Festival de cette année : Philippe Muyl, réalisateur du film La vache et le président et Michel Carrère, producteur de Dôlé et des Fables de La Fontaine . Pour Omar, dans un film, l’histoire est ce qu’il y a de plus important. Jusque-là, c’est La vache et le président qu’il a préféré. «C’est comique», dit-il. Pour sa part, Rita a été «un peu choquée par La classe de neige . Je ne m’attendais pas du tout à ça, explique-t-elle. Il y a trop d’imagination et la fin n’est pas très claire». Quant à Yvonne, elle a surtout apprécié Himalaya, l’enfance d’un chef . «J’ai trouvé que tout était bon dans ce film», souligne-t-elle. Ce qui n’est pas l’avis de tous, certains ayant trouvé le rythme un peu lent. Mais il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. Même s’il y a des films hors compétition que le jury n’est pas obligé de voir (Les Fables de La Fontaine, Des marelles et des petites filles, La clé des étoiles et la séléction Travelling Junior), la tâche des jeunes n’est pas aisée. «Deux ou trois films à voir par jour, c’est fatigant», disent-ils. Surtout que la plupart n’ont pas été dispensés des cours et continuent donc d’aller à l’école normalement. Une initiation plus sérieuse dans les écoles Selon Khalil Smayra, les jeunes ne sont pas assez préparés pour ce genre de mission. «Dès la fin du visionnage, ils ont leur parti pris et leur avis bien arrêté, note-t-il. Ils sont catégoriques : ils aiment ou ils n’aiment pas». Or il est important de savoir ce qu’on a aimé dans un film et pourquoi on le préfère à un autre. «Je leur ai conseillé de repasser chaque film dans leur tête et de dresser une sorte de fichier personnel qui leur servira ensuite de référence, au moment du vote, poursuit M. Smayra. La bande son, l’image, le thème traité, le jeu des acteurs, tous ces éléments doivent être pris en considération». Il ajoute qu’«on sent chez ces jeunes un manque de fermeté dans le jugement. Les écoles qui voudraient que leurs élèves participent à ce genre de compétition devraient les initier sérieusement à la critique, insiste-t-il, surtout que leur mission ne se termine pas là. L’an prochain, ils devront faire partie du jury international à Cannes et juger un nouveau lot de films». Toutefois, une chose est sûre : les jeunes du jury 2000 auront acquis le goût des beaux films, qu’ils soient faciles ou difficiles. À l’exception d’Omar, ils découvrent tous pour la première année le Festival Cannes Junior. «Mais dorénavant, nous ne le raterons plus», affirment-ils.