Corne de l'Afrique Poursuite de l'offensive éthiopienne à la veille des négociations d'Alger

Les troupes éthiopiennes ont poursuivi hier leur offensive en territoire érythréen, à la veille de la reprise à Alger des négociations indirectes entre les deux pays sous l’égide de l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Les combats ont continué toute la journée sur le front central autour d’une ligne de front allant de Senafe à Tsorona et Adi-Quala, selon Asmara. «Les troupes éthiopiennes ont effectué une sortie de Senafe pour prendre position 4 à 5 kilomètres plus au nord», a précisé Yemane Ghebremeskel, porte-parole de la présidence érythréenne. «Après une courte bataille de 3 ou 4 heures, les troupes érythréennes ont repris le terrain et comptabilisé 1 900 cadavres ennemis», a-t-il affirmé. Asmara a par ailleurs confirmé le bombardement par l’aviation éthiopienne de la centrale électrique de Ilirgigo, à 10 km du port érythréen de Massawa, sur les bords de la mer Rouge. Cette nouvelle centrale, financée notamment par un prêt international de pays du golfe Persique, et dont la construction était sur le point d’aboutir, a été «sérieusement endommagée», selon un communiqué du ministère érythréen des Affaires étrangères. Selon l’Érythrée, les bombardements éthiopiens sur le front central ont provoqué la fuite de 256 000 personnes des localités de Senafe (25 km au nord de la frontière) et Adi Keih (50 km au nord de la frontière). Près de 550 000 déplacés érythréens avaient déjà fui, ces quinze derniers jours, l’avancée éthiopienne sur le front occidental.