Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Assurer un appui international et consolider le front interne

Le chef de l’État cherche à voir se traduire sur le terrain le contenu de son mémorandum au secrétaire général des Nations unies, beaucoup plus qu’il ne cherche à obtenir des réponses aux multiples questions que pose ce mémorandum. Lors de sa tournée arabe, le président Lahoud s’est attaché à mettre en relief les objectifs que ce mémorandum se propose d’atteindre afin que le Liban puisse à nouveau jouir d’une stabilité permanente, dans le cadre d’une paix globale dans la région. Dans une prochaine tournée européenne qu’il décidera au moment opportun, il s’attellera à la tâche d’exposer son point de vue sur le retrait israélien jusqu’aux frontières internationalement reconnues, le rôle des forces internationales, la présence palestinienne au Liban et la nécessité de résoudre le problème qu’elle pose sans avoir à attendre les résultats des négociations multilatérales. Surtout que le cas du Liban est différent de celui des autres pays arabes et que la présence palestinienne risque de s’y transformer en une implantation de facto qui viendrait fragiliser la formule nationale et porter un coup fatal à l’équilibre de base politique et sécuritaire du pays. M. Lahoud espère que les médiations arabe et internationale permettront de lever les obstacles qui s’opposent à la reprise des négociations syro-israéliennes et à la solution du problème des réfugiés palestiniens. D’autre part, il faut attendre les résultats du rapport de l’envoyé spécial Terjé Roed-Larsen et la décision que prendra le secrétaire général Kofi Annan au sujet des fermes de Chebaa, sur présentation des documents prouvant leur appartenance au Liban. Au cas où cette région serait considérée totalement ou partiellement syrienne, le Liban obtiendrait, auprès de la Syrie, un désistement couvrant la partie dont l’appartenance serait mise en doute. Une alternative à cette mesure serait une notification officielle syrienne faite aux Nations unies et confirmant l’appartenance libanaise de cette région, ce qui obligerait Israël à s’en retirer et à y démanteler ses installations touristiques. Par ailleurs, les autorités libanaises évitent, pour le moment, de définir leur position par rapport aux forces internationales, s’agissant de leur nombre, de leur zone de déploiement et du rôle qui leur sera attribué, dans l’attente de la confirmation du retrait israélien jusqu’aux frontières internationalement reconnues, y compris l’évacuation des fermes de Chebaa. En fait, les pays qui participent à ces forces et ceux qui ont l’intention d’y participer ou d’accroître les effectifs de leur contingent seraient amenés à revoir leur décision au cas où le retrait israélien aboutirait à un conflit frontalier. La raison en est qu’un retrait partiel maintiendrait un climat d’instabilité au Liban-Sud et laisserait les portes ouvertes à une reprise de la résistance armée contre l’occupant. Dans cette éventualité, les forces internationales se trouveraient confrontées à la Résistance libanaise et non libanaise. Les pays concernés posent donc certaines conditions à leur participation, dont l’accord des parties en conflit sur le rôle des forces internationales. La tournée européenne du président Lahoud sera décidée à la lumière des contacts entrepris au niveau du retrait israélien. Si ce retrait se déroule sans problèmes, la tournée sera consacrée à l’assistance dont le pays a besoin et à la poursuite de l’examen d’une solution à la présence palestinienne au Liban. En effet, le maintien des camps de réfugiés au Liban-Sud est incompatible avec la politique de développement prévue pour cette région. Dans le cas contraire, la tournée sera consacrée à assurer le retrait, conformément aux stipulations de la résolution 425. Le président Lahoud ne se contente pas de son offensive diplomatique qui vise à assurer un retrait israélien total. Il œuvre parallèlement à la consolidation et l’unification du front interne, car rien ne saurait mieux servir Israël et affaiblir l’impact des initiatives internationales qu’une division des rangs internes. En effet, le retrait israélien, qu’il ait été exécuté conformément aux provisions de la résolution 425 ou non, est susceptible de remettre sur le tapis la question de la présence des troupes syriennes, celle de l’armement dans les camps de réfugiés palestiniens et celle du sort réservé aux miliciens de l’Armée du Liban-Sud. Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’attendre le retrait israélien total du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest et d’éviter de répondre par la violence aux provocations israéliennes pour préserver le calme et la stabilité dont le pays a besoin, tant pour sauvegarder la saison d’été que pour assurer un climat propice aux prochaines législatives. Une fois ce cap passé, l’actuel Cabinet présentera sa démission pour être remplacé par un nouveau gouvernement composé de politiciens connus et qui sera à même de faire face à l’étape du postretrait.
Le chef de l’État cherche à voir se traduire sur le terrain le contenu de son mémorandum au secrétaire général des Nations unies, beaucoup plus qu’il ne cherche à obtenir des réponses aux multiples questions que pose ce mémorandum. Lors de sa tournée arabe, le président Lahoud s’est attaché à mettre en relief les objectifs que ce mémorandum se propose d’atteindre...