Mode affaires Tom Ford, le faiseur de miracles(photo)

Malgré son physique de jeune premier et son nom à résonance légendaire, Tom Ford est un styliste américain faiseur de miracles, mais un homme qui s’est fait lui-même. Si, aujourd’hui, il est le directeur artistique de Gucci après avoir réussi de faire passer cette griffe de la faillite annoncée au sommet où elle se trouve actuellement, son Pygmalion a commencé comme figurant dans des spots publicitaires pour Coca-Cola et McDo... Pas pour longtemps, assurons-nous, puisqu’il a quand même un diplôme en architecture de la prestigieuse Parson’s School of Design de New York... Toujours vêtu de noir, beau, riche et célèbre, Tom Ford, à l’approche de la quarantaine, cultive et alimente savamment son mythe. «J’ai poussé Gucci aussi loin que je le pouvais: je n’aurais pas pu faire des jupes plus courtes», déclarait-il au Vanity Fair, pour expliquer son retour vers un chic plus classique quoique suffisamment osé pour donner à la vieille griffe italienne empoussiérée le lifting salvateur lui permettant un nouveau départ. En quelques années, la maison florentine est passée de la faillite annoncée à un chiffre d’affaires dépassant un milliard de dollars en 1999, grâce à ce gestionnaire au physique d’un hidalgo et à la logique cartésienne... Pour sauver le vieux vaisseau du naufrage annoncé, et avec la complicité du PDG de la boîte, Domenico de Sole, il a retroussé ses manches, devenant le principal actif. Tom Ford s’implique et contrôle tout: l’image, la publicité, le contact avec les médias, les onze lignes de produits et même l’architecture des 170 boutiques de la marque dispersées sur la planète! Il s’occupe de chaque détail, ne laisse rien au hasard et applique une stratégie minutieusement mise au point. «Tous les six mois, rapportent ses proches collaborateurs, Tom Ford est capable de se remettre en question et agir en conséquence». Pour un créateur qui règne de Paris à Santa Fe, de Londres à Milan et de New York à Los Angeles, le fait est plus qu’exceptionnel... Il explique, en tout cas, l’enthousiasme du groupe LVMH, le plus important dans ce domaine en France, manifesté par l’acquisition des 34,4% du capital de Gucci. Voir Tom Ford entrer ainsi dans le giron de cette vaste écurie de luxe est un événement lourd de promesses. La preuve? C’est Tom Ford qui a remplacé Albert Elbaz chez Saint-Laurent.