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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Un treizième quotidien suspendu Nouvelle offensive contre les réformateurs

La justice iranienne, dominée par les conservateurs, a lancé une nouvelle offensive contre les réformateurs, suspendant hier un quotidien modéré et convoquant un directeur de publication, proche du président Khatami. La suspension du quotidien Ham-Mihan, journal modéré dirigé par l’ancien maire de Téhéran Gholamhossein Karbastchi, porte désormais à 18 le nombre de titres suspendus depuis avril, dont 13 quotidiens, pour la plupart proches des réformateurs. «Même si Ham-Mihan est modéré, mesuré et historiquement proche de (l’ancien président Ali Akbar Hachémi) Rafsandjani, la suspension du quotidien s’inscrit dans l’offensive antiréformatrice actuelle. Les milieux conservateurs ne peuvent accepter la mise à l’écart de l’ancien président», a expliqué l’analyste irano-allemand Iradj Rachti. «Avant l’entrée en fonctions du nouveau Parlement (prévue le 27 ou le 28 mai), les gardiens du temple de la République islamique, qui ont subi une déroute électorale, veulent montrer leur force», a-t-il ajouté. Si les résultats des deux tours sont confirmés par le Conseil de surveillance, instance chargée de valider les élections, le camp des réformateurs proches du président Mohammad Khatami remporterait 218 des 281 sièges pourvus. Le Majlis (Parlement) compte 290 députés au total. Ham-Mihan fait l’objet de 17 plaintes, selon la justice, dont celles d’avoir «répandu de fausses informations sur les Gardiens de la révolution, les Bassidjis (miliciens islamistes), les forces de l’ordre, la justice et le ministère des Renseignements». La direction du quotidien a réfuté ces accusations affirmant qu’aucune des plaintes portées à son encontre n’avait été communiquée. «Nous ne voyons pas à quels articles ces accusations pourraient correspondre. Il se pourrait donc que ce soit une offensive politique à notre endroit», a indiqué Mohammad-Sadegh Djenan-Sefate, membre du conseil rédactionnel du journal. En janvier, l’ancien maire de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi, avait été libéré de prison, où il purgeait une peine de deux ans pour «corruption». Il avait été gracié par le guide de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, après une intervention de l’ancien président Rafsandjani. M. Karbastchi, qui fut très proche de M. Rafsandjani, s’est récemment distancié de l’ancien président, dont la propre élection à Téhéran, en tant que chef de file des conservateurs et des modérés, risque d’être annulée. Le journal réformateur Bahar (printemps) a affirmé hier matin que l’élection des trois derniers candidats à Téhéran au scrutin législatif (30 sièges à pourvoir) pourrait être annulée. Quelques heures plus tard, la télévision annonçait que le directeur de ce quotidien, Saïd Pour-Azizi, qui est aussi le directeur du bureau de presse du président Khatami, était appelé à comparaître – normalement d’ici à trois jours – devant le tribunal de la presse. Son journal aurait publié «des mensonges et proféré des insultes», a indiqué la télévision sans autre précision. Plusieurs plaintes ont été lancées à l’encontre du quotidien, a-t-elle ajouté.
La justice iranienne, dominée par les conservateurs, a lancé une nouvelle offensive contre les réformateurs, suspendant hier un quotidien modéré et convoquant un directeur de publication, proche du président Khatami. La suspension du quotidien Ham-Mihan, journal modéré dirigé par l’ancien maire de Téhéran Gholamhossein Karbastchi, porte désormais à 18 le nombre de titres suspendus...