Actualités - CHRONOLOGIE
La vie continue à el-Hamdania, au coeur des maquis islamistes
le 10 mai 2000 à 00h00
La vie continue malgré tout à el-Hamdania au coeur des maquis islamistes, sur la route reliant Alger au grand sud, où plus d’une vingtaine de voyageurs ont été récemment tués à un faux barrage. Situé dans les gorges de la Chiffa, connues pour leur beauté sauvage mais aussi pour leurs faux barrages, el-Hamdania, petit village niché dans la montagne est un passage obligatoire à quelque 80 km d’Alger pour ceux qui veulent rejoindre le Sud. Malgré les faux barrages et les dangers que représentent les maquis du Groupe islamique armé (GIA) d’Antar Zouabri, qui opère dans ce secteur escarpé et boisé, des centaines de camions, cars, taxis et voitures particulières passent chaque jour. En décembre, quinze jeunes avaient été brûlés vifs à un autre faux barrage à l’entrée des gorges, vers Blida (50 km au sud d’Alger). Le 4 mai dernier, des «barbus des maquis» ont tué 24 voyageurs d’un car et deux voitures et blessé 21 autres, après avoir dressé un faux barrage à quelques kilomètres du village. Ce faux barrage, qui s’ajoute à une liste déjà longue depuis plus de huit ans que les violences des groupes armés tuent en Algérie, n’a toutefois que peu ralenti le trafic. «La circulation a un peu diminué et les gens s’arrêtent moins longtemps chez nous pour se restaurer», note un serveur d’une des trois gargotes d’el-Hamdania renommée pour la qualité de ses brochettes. «Dans quelque temps, ils reviendront et malgré tout la vie reprendra son cours. Ici nous sommes habitués, nous fonctionnons au rythme des barbus», ajoute-t-il, les mains chargées de brochettes fumantes, cuites enfilées sur des rayons de bicyclettes. Les violences qui frappent l’Algérie sont encaissées avec grande philosophie dans le pays où la fatalité est acceptée comme un mal nécessaire. «Que voulez-vous que je fasse?», lance Larbi, un chauffeur de taxi collectif, qui relie chaque jour Djelfa (300 km au sud d’Alger) à la capitale. «Je ne peux pas circuler la nuit, c’est trop dangereux. Donc j’aborde les gorges en fin de matinée et je les reprends en début d’après-midi pour le retour. Cela fait des années que je travaille ainsi, je n’ai pas d’autres solutions, je m’en remets à la grâce de Dieu». Quand il est en avance le matin, Larbi offre une escale à el-Hamdania à ses voyageurs qui prennent un café ou un verre de lait caillé pour combler un petit creux. Cet axe stratégique a toujours été sous haute surveillance des forces de sécurité. L’armée, la gendarmerie et les gardes communaux sont présents dans de nombreux postes qui jalonnent la trentaine de kilomètres des gorges. Un renforcement est cependant en cours. Plusieurs nouveaux postes de guet sont en construction, a constaté l’AFP, et de nombreuses patrouilles sillonnent cet axe entre Blida et Médéa (50 et 90 km au sud d’Alger). «Ils ont renforcé la sécurité comme à chaque fois qu’un coup dur éclate», lance un habitué du trajet. «Regardez aujourd’hui, il y a plein de gendarmes à el-Hamdania et dans ses alentours. Cela n’a pas empêché les terroristes d’opérer en plein jour, entre deux postes militaires situés à mois d’un kilomètre l’un de l’autre», ajoute-t-il, désabusé.
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