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Actualités - CHRONOLOGIE

Frontières Israël-Liban-Syrie : une région âprement disputée et très observée

«C’est le boulevard des invasions», commente à l’adresse de l’AFP l’officier français en désignant d’un geste large l’une des contrées les plus disputées de la planète où se rejoignent les frontières du Liban, d’Israël et de la Syrie. Du haut du poste de Khiam, sur un éperon rocheux à 800 m d’altitude, neuf observateurs militaires de l’Onu pour la surveillance de la trêve de 1949 (Onust) au Liban, dont le commandant Philippe Hochart, ont pour mission de veiller sur la ligne d’armistice de la première guerre arabo-israélienne. La vue est imprenable : sous les yeux s’étale la plaine dite du «doigt» de la Galilée, en territoire israélien. À l’est, les premières pentes du plateau du Golan, pris par Israël à la Syrie en 1967, et annexé en 1981, et, côté libanais, les contreforts du mont Hermon occupés depuis 1978, comme, à l’ouest, les collines du Liban-Sud. Un regard dans le gros binoculaire installé sur le toit en terrasse du poste permet de scruter les kilomètres de barrières métalliques installées par Israël pour ceinturer le Liban et empêcher les incursions des guérillas palestinienne ou libanaise. Le rôle de l’Onust a été quelque peu oublié, car l’armistice de 1949 n’a pas été vraiment respecté. Si le paysage de verdure est idyllique sous le soleil de mai, il suffit de se retourner pour qu’une autre réalité s’impose : à quelques dizaines de mètres, se dressent les miradors blancs de la prison de Khiam où quelque 150 Libanais sont gardés par l’Armée du Liban-Sud (ALS). Mais l’Onust reprend tout son sens avec la perspective du retrait israélien du Liban-Sud avant le 7 juillet et la question de la détermination de la frontière internationale. Au contraire de la Force intérimaire des Nations unies (Finul), dont on parle plus souvent, l’Onust est permanente et ne doit pas obtenir le renouvellement de son mandat tous les six mois. La cinquantaine d’observateurs – de 23 pays – sont des officiers d’expérience sans armes : le grade le plus bas est celui de capitaine. «Nous observons d’ici une bonne partie de la frontière et de la clôture», explique un responsable des observateurs. «Nous patrouillons chaque jour et enquêtons sur les incidents dans la zone. Nous sommes en relation avec tout le monde. Nous faisons même la liaison avec l’ALS, ce que la Finul, qui appelle la milice forces de facto, n’est pas en position de faire», assure-t-il. «Nous sommes les yeux et les oreilles du Conseil de sécurité», déclare avec un brin de fierté son collègue, le commandant néerlandais Van der Valk. C’est dans le secteur oriental de 250 km2 (sur les 850 de la zone occupée) couvert par ce groupe que se situent les territoires les plus contestés entre les trois pays, notamment Chebaa, sur le flanc du mont Hermon. «Nous avons rendu en novembre 1999 un rapport sur les différences entre la frontière de 1923 et la ligne d’armistice de 1949 : il y en a à trois endroits, pour l’essentiel», déclare un officier français, qui refuse de s’étendre sur leur importance. «Ceci n’a rien à voir avec la clôture, qui court le long de la frontière», ajoute-t-il. Effectivement, sur la carte de l’Onust, non photographiable, on observe une dizaine de tâches hachurées de rouge correspondant à ces empiètements qui, en principe, doivent disparaître avec le retrait israélien, de Naqoura au mont Hermon.
«C’est le boulevard des invasions», commente à l’adresse de l’AFP l’officier français en désignant d’un geste large l’une des contrées les plus disputées de la planète où se rejoignent les frontières du Liban, d’Israël et de la Syrie. Du haut du poste de Khiam, sur un éperon rocheux à 800 m d’altitude, neuf observateurs militaires de l’Onu pour la...