Poutine : pragmatique à l'extérieur, homme à poigne à l'intérieur

Le président russe Vladimir Poutine va sans doute rogner les libertés publiques dans son pays, mais sa politique extérieure devrait être dictée par le plus grand pragmatisme, estime l’IISS. L’Institut international d’études stratégiques estime que «la Russie pourrait bien se diriger vers un modèle de démocratie “dirigée” à l’instar d’autres anciennes républiques soviétiques». «Dans un classement international des démocraties, la Russie pourrait se retrouver quelque part entre la Turquie, au mieux, et l’Égypte, au pire», estime l’institut. Mais les spécialistes de l’IISS doutent que ce tour de vis permettra de remettre de l’ordre dans l’économie russe gangrenée par la corruption. Beaucoup dépendra «de l’honnêteté personnelle, du courage et de la détermination» de M. Poutine quand il devra aller à l’encontre des intérêts des magnats nationaux et régionaux de l’économie, poursuivent-ils. De même, le retour en force prévisible des services de sécurité de l’ex-KGB sur le plan interne ne devrait pas avoir trop de conséquences en matière de politique étrangère. «La carrière et la personnalité (de M. Poutine) suggèrent qu’il n’est pas un boutefeu fanatique, mais plus un bureaucrate prudent et pragmatique», selon l’ISS. Mais l’institut souligne en même temps la possibilité de crises avec l’Occident, sur le projet américain de nouveau système de défense antimissile, comme sur l’examen des candidatures des pays baltes à l’Otan.