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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris engage la Syrie à coopérer afin de ne pas s'isoler

Tout en prenant soin de ne pas placer la Syrie dans une position inconfortable, la France presse Damas de contribuer à l’apaisement au Liban-Sud, dans la perspective du retrait israélien de cette zone. En ne coopérant pas au retour au calme après le départ d’Israël du Liban conformément aux résolutions de l’Onu, la Syrie «risque de se retrouver totalement isolée au plan international, ce que nous ne souhaitons pas», a récemment indiqué à l’AFP une source diplomatique française. Paris entretient depuis quelques années de bons rapports avec Damas alors que les relations syro-américaines traversent une période de tension depuis l’interruption en janvier des pourparlers de paix syro-israéliens. Jusqu’à récemment, la France a également soutenu le principe de l’indissociabilité des volets syrien et libanais dans ces pourparlers qui auraient dû déboucher sur le retrait d’Israël du Golan syrien et du Liban-Sud. Mais l’échec de ces négociations, et l’annonce par Israël de sa volonté de se retirer unilatéralement du Liban d’ici à juillet, ont créé une situation nouvelle à laquelle la Syrie a été priée de s’adapter. Inquiets d’une escalade, les dirigeants français ont clairement expliqué au chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh, en visite la semaine dernière à Paris, les risques encourus par la Syrie si elle refuse cette «nouvelle réalité» et lui ont conseillé de prendre au sérieux la décision d’Israël de faire ses adieux au Liban. Damas continue de ne pas y croire et considère que la France fait une erreur en se laissant manipuler par Israël qui cherche à «tromper le monde entier». Loin d’être convaincu par ces arguments, Paris estime au contraire que «la coopération de la Syrie est souhaitable et nécessaire» pour assurer le calme au Liban, selon ces sources. Invitée à coopérer avec l’Onu, la Syrie dit ne pas voir pourquoi elle contribuerait à garantir le calme à la frontière d’Israël, alors que ce pays occupe toujours le Golan. La France fait valoir qu’il n’est pas demandé à Damas «d’assurer la sécurité d’Israël mais d’aider le Liban, en prévenant une aggravation de la tension, et en faisant de sorte que des mouvements – Hezbollah ou autres – ne se livrent pas à des actes provocateurs», toujours selon ces sources. Le ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, s’est interrogé à plusieurs reprises sur «les arrière-pensées de ceux qui voudraient (…) créer une situation d’insécurité» au Liban-Sud, dans une allusion aux mouvements qui gravitent dans l’orbite de la Syrie. Pour ne pas brûler ses cartes, Damas refuse de donner la moindre indication sur ce qu’elle fera lors du retrait israélien. Dans une interview vendredi au Wall Street Journal, Bachar el-Assad, fils du président syrien, a estimé que son pays ne pourrait empêcher des opérations du Hezbollah contre Israël après un retrait. L’État hébreu a prévenu qu’il riposterait impitoyablement si le nord du pays était bombardé.
Tout en prenant soin de ne pas placer la Syrie dans une position inconfortable, la France presse Damas de contribuer à l’apaisement au Liban-Sud, dans la perspective du retrait israélien de cette zone. En ne coopérant pas au retour au calme après le départ d’Israël du Liban conformément aux résolutions de l’Onu, la Syrie «risque de se retrouver totalement isolée au plan...