Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Administration - Toujours le même casse-tête Le gouvernement en mauvaise posture après les dernières nominations

Sans une bonne Administration, pas de redressement économique possible, même si tout devait aller bien sur le plan politique, ce qui est loin d’être le cas. Tout en s’inclinant devant ce postulat élémentaire, un ministre influent avoue que «l’Administration dont nous avons hérité est l’un des pires casse-tête qu’un gouvernement peut affronter. Nous en discutons souvent en Conseil des ministres, pratiquement à chaque séance, mais sans déboucher sur des solutions pratiques. Nous nous rendons compte, bien évidemment, qu’il faut moderniser l’édifice, pour pouvoir réaliser les projets que le régime se propose d’accomplir. Mais les obstacles politico-confessionnels sont d’une telle ampleur que nous ne parvenons pas à les surmonter». «Certains de nos collègues, poursuit ce ministre, sont les premiers à dénoncer l’incurie des fonctionnaires et à rapporter à leur propos les innombrables plaintes d’un public toujours floué, parfois volé. Il faut faciliter les formalités, les gens ne demandent que cela, mais les ronds-de-cuir s’y opposent de toute leur force d’inertie qui est immense». Les protestations sont cependant d’autant plus vives que, comme le reconnaît ce ministre «les Libanais avaient tiré bon augure aussi bien de l’avènement du président Lahoud que des velléités de réforme annoncées par notre équipe dès son entrée sur la pelouse. Ce projet, confié à des cadres qui restent eux-mêmes fonctionnaires dans l’âme et qui ont multiplié les bévues, a malheureusement fait long feu. Le président Hoss a reconnu les dérapages commis, sans pouvoir les corriger». On peut même dire que le mal s’est aggravé. En effet, par crainte de la répression, les services sont devenus très prudents en apparence, très lents. Plus personne ne veut assumer une signature de peur de voir débarquer les contrôleurs. Mais petit à petit, les pratiques de corruption, les pots-de-vin, ont repris dans les bureaux. La seule chose positive que les technocrates ont sans doute réalisée est que les gros contrats sont désormais sous étroite surveillance. Cependant cet effort n’est pas très significatif, dans la mesure où la politique d’austérité du gouvernement actuel le conduit justement à fermer le robinet de ces grosses adjudications. Toujours est-il que les gens qui ont affaire à l’Administration constatent que paradoxalement les tentatives d’épuration accablent encore plus leur portefeuille : aujourd’hui pour graisser la patte d’un fonctionnaire pourri, devenu plus méfiant, il faut payer plus cher. Sinon chaque formalité traîne pendant des semaines, voire des mois. Et sur ce plan, l’inspection administrative ne peut rien : d’une part elle croule sous des tonnes de dossiers ; d’autre part les règlements, touffus, complexes, justifient toutes les lenteurs et couvrent toutes les mauvaises volontés. Il est dès lors évident qu’il faut reprendre le problème tout entier à la base. Sans se contenter de palliatifs comme le remplacement d’un tel par tel autre.
Sans une bonne Administration, pas de redressement économique possible, même si tout devait aller bien sur le plan politique, ce qui est loin d’être le cas. Tout en s’inclinant devant ce postulat élémentaire, un ministre influent avoue que «l’Administration dont nous avons hérité est l’un des pires casse-tête qu’un gouvernement peut affronter. Nous en discutons...