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Actualités - CHRONOLOGIE

Contestation estudiantine - La décision de la Cour de cassation renvoyée sine die Nouvelles condamnations de aounistes à des peines de prison

Trois étudiants membres du Courant national libre (CNL – aouniste) ont été condamnés hier à diverses peines de prison par le Tribunal militaire (présidé par le général Maher Safieddine et en présence du représentant du parquet, le juge Majed Mouzaihem), pour avoir distribué des tracts «portant atteinte à la réputation de l’armée et aux administrations publiques». Jean-Paul Dib, étudiant en droit à l’Université libanaise, arrêté jeudi 20 avril dans la rue à Dekouané, a été condamné à une peine d’un mois de prison, tandis que Tarek Nadim Traboulsi et Pascale Élie Mourad, interpellés à Furn el-Chebbak dans la nuit du samedi 22 au dimanche 23 avril, ont été condamnés à dix jours de prison pour le premier et 200 000 livres d’amende pour la seconde. Le CNL a décidé, en réaction à ces condamnations, de déposer des bougies allumées et des calicots mentionnant le nom des 11 étudiants arrêtés par les forces de l’ordre à divers de ronds-points de la capitale. Un sit-in de protestation du courant aouniste est également prévu pour aujourd’hui. Tout au long du procès, les trois étudiants ont clamé leur innocence, rejetant les accusations à leur encontre. Jean-Paul Dib a affirmé que le tract que les forces de l’ordre avaient trouvé en sa possession lors de son arrestation avait été distribué à l’université. Tarek Traboulsi et Pascale Mourad ont de leur côté affirmé qu’ils «n’avaient pas distribué de tracts mais des coupures de presse», argument repris par un des avocats de la défense, Walid Dagher. Me Dagher a ensuite mis à disposition du juge des articles parus dans les quotidiens des jours précédents afin de prouver que le tract était bien une compilation de coupures de presse. Les avocats chargés de la défense de Jean-Paul Dib, Mes Georges Nakhlé, Walid Dagher et Antoine Nasrallah, ainsi que ceux chargés de la défense de Tarek Traboulsi et Pascale Mourad ont plaidé non coupables. Le juge Majed Mouzaihem a demandé l’application de sanctions à l’encontre des étudiants. Les huit autres étudiants incarcérés à la prison de Roumié depuis le mercredi 19 avril attendent toujours la réponse de la Cour de cassation à leur requête. Leurs avocats avaient en effet présenté samedi un pourvoi en cassation qui, jusqu’à présent, est demeuré sans suite. L’un des avocats chargés de la défense des étudiants, Fady Barakat, a affirmé qu’il y avait eu un «ralentissement» de l’affaire. Deux de ces huit étudiants, Tony Joseph Ourian et Ziad Raymond Abs, devaient en principe être relâchés demain après avoir purgé une peine de dix jours de prison. Les Kataëb pour le dialogue L’affaire a continué hier à susciter des réactions dans divers milieux politiques. Le président de la Chambre Nabih Berry n'a pas écarté «la possibilité que le mouvement estudiantin ait des dessous politiques, compte tenu de son timing». M. Berry a ajouté que «ce mouvement était dirigé de l’extérieur et ne constituait en aucun cas une preuve de maturité et de conscience» des étudiants. Le chef du Parlement a enfin appelé «à la consolidation du front interne», insistant sur «l’importance du dialogue et de la réalisation de l’unité nationale». Par ailleurs, le parti Kataëb a appelé à un large dialogue avec les étudiants, rejetant dans le même temps toute tentative de porter atteinte à la liberté de manifester, consacrée par la Constitution et confirmée par le président de la République et le gouvernement. Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion extraordinaire, le bureau politique kataëb a réaffirmé «l’attachement du parti au document d’entente nationale et mis en garde contre la résurgence de heurts absurdes, qui rappellent les temps de crises». Le parti Kataëb a adopté «la position officielle et populaire exprimée par le président de la République, le général Émile Lahoud, par laquelle il avait réaffirmé la nature fraternelle et temporaire de la présence syrienne au Liban et la nécessité de laisser à l’État libanais et à la Syrie le soin de trancher cette question». Le bureau politique kataëb a appelé les Libanais à «s’élever au-dessus de leurs intérêts personnels et à soutenir le chef de l’État pour qu’il puisse conduire le navire à bon port et le protéger des dangers qui le guettent». De son côté, l’opposition kataëb, qui a tenu sa réunion hebdomadaire sous la présidence de M. Antoine Moarbès, a stigmatisé toute atteinte aux libertés publiques consacrées par la Constitution, surtout lorsque ces libertés sont exercées dans le respect des lois et des chartes internationales. Elle a par ailleurs affirmé qu’il n’est pas juste de contester la position de ceux qui réclament une souveraineté totale de l’État libanais sur son territoire, d’autant que c’est le Conseil de sécurité de l’Onu qui, dans sa résolution 520/1982, a appelé au respect de la souveraineté du Liban, de la sécurité de son territoire, de son unité et de son indépendance.
Trois étudiants membres du Courant national libre (CNL – aouniste) ont été condamnés hier à diverses peines de prison par le Tribunal militaire (présidé par le général Maher Safieddine et en présence du représentant du parquet, le juge Majed Mouzaihem), pour avoir distribué des tracts «portant atteinte à la réputation de l’armée et aux administrations publiques»....