Processus de paix - La France n'a pas les moyens d'imposer ses vues Chirac critique la colonisation en Cisjordanie

Dans une prise de position remarquée, Jacques Chirac a critiqué hier «le processus de colonisation qui semble se poursuivre» en Cisjordanie et a appelé Israéliens et Palestiniens à «faire les gestes de confiance qui sont aujourd’hui nécessaires des deux côtés». Le chef de l’État français, qui venait de recevoir pendant près d’une heure et demie à l’Élysée le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, a précisé qu’il est certain que le processus de colonisation qui semble se poursuivre n’est pas conforme, ni à l’esprit d’Oslo ni à l’esprit de la paix, soulignant toutefois que la France «n’a pas les moyens d’imposer son point de vue». M. Arafat, qui s’était entretenu auparavant avec le Premier ministre Lionel Jospin, a souhaité, pour sa part, que l’Union européenne et les États-Unis «joignent leurs efforts» pour faire aboutir le processus de paix. Les Palestiniens connaissent, en effet, d’immenses difficultés pour parvenir, comme prévu, à un accord-cadre avec Israël d’ici au 13 mai et à un règlement final pour le 13 septembre. Les responsables palestiniens insistent par ailleurs sur la nécessité de conclure «un accord global et non partiel», y compris sur les questions les plus épineuses, tels Jérusalem et le sort des réfugiés. Le problème des réfugiés fait d’ailleurs l’objet d’une conférence internationale hier et aujourd’hui au siège de l’Unesco à Paris à l’initiative de l’Onu en coopération avec l’Organisation de la conférence islamique et la Ligue des États arabes.