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Actualités - CHRONOLOGIE

Iran - Quatorze publications suspendues par la justice et plusieurs journalistes incarcérés Offensive sans précédent des conservateurs contre la presse réformatrice(photo)

La justice iranienne a lancé une offensive sans précédent contre la presse réformatrice, suspendant dimanche et lundi quatorze titres dont dix quotidiens, après les vives attaques du Guide de la République islamique l’accusant d’être «une base de l’ennemi». Cette décision sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979 intervient dans un contexte d’attaques ces dernières semaines à l’encontre du camp des réformateurs. Trois journalistes réformateurs ont été incarcérés tandis que le Guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei a qualifié la presse réformatrice de «base de l’ennemi», et qu’une loi durcissant les délits de presse a été votée par le Parlement sortant, dominé par les conservateurs. Les journaux mis à l’index (dix quotidiens, un bimensuel et trois hebdomadaires) sont politiquement proches du président Mohammad Khatami. Les quotidiens représentent près du quart des quotidiens iraniens généralistes – au nombre de 34 – et plus de la moitié des quotidiens du courant réformateur, qui avaient pris naissance après la victoire de M. Khatami à l’élection présidentielle de 1997. Le président a lancé lundi matin un «appel au calme et à la solidarité» des Iraniens, dans l’attente de la réunion du prochain Parlement (le Majlis), qui entend faire abroger la loi sur la presse avant même qu’elle ne puisse être appliquée. Le nouveau Parlement est issu des législatives du 18 février, dont la majorité des sièges a été remportée au premier tour par les candidats réformateurs du Front de la participation. Mais la date du second tour n’a toutefois pas été fixée. Actions «légales» exclusives Les publications suspendues sont accusées de «porter atteinte aux valeurs de la République islamique et à la sécurité nationale» du pays. Plusieurs de leurs directeurs ont signé un communiqué, rejetant l’idée de manifestations de protestation expliquant qu’ils allaient agir pour leurs droits «de manière légale» exclusivement. La fermeture de deux de ces titres, le quotidien Fath (conquête), qui remplaçait Khordad, – journal de l’ancien ministre de l’Intérieur Abdollah Nouri, en prison pour propagande anti-islamique – et le bimensuel Iran-é-Farda (Iran demain), avait été annoncée dès dimanche soir, les autres l’ont été lundi matin. Les autres quotidiens sont Gozarech-é-Rouze (information du jour), Bamdad-é-Emrouze (matin d’aujourd’hui), Aftab-é-Emrouze (soleil d’aujourd’hui, journal du soir), Peyam-é-Azadi (message de la liberté), Arya (aryen), Asr-é-Azédegan (époque des hommes libres, qui remplace Nechat, interdit pour avoir publié des articles mettant en cause la peine de mort), Azad (libre, organe des zones franches). Les hebdomadaires Hajar, Aban, Arzech sont frappés des mêmes mesures. “dissiper les inquiétudes” Dans un communiqué, la justice affirme que la décision de fermer ces journaux a été prise pour «dissiper les inquiétudes du peuple, du Guide de la République islamique et du clergé». «Malheureusement, des éléments infiltrés de l’ennemi ont pénétré dans les journaux où ils ont formé des bases (...) et portent atteinte aux valeurs de la Révolution islamique et à la sécurité nationale», a indiqué le communiqué de la justice diffusé par l’agence Irna. Inquiète de la situation de la presse en Iran, l’association Reporters sans frontières, qui se déclare «indignée» par les mesures visant la presse, vient d’adresser une lettre au chef de la justice, l’ayatollah Mahmoud Chahroudi, pour «user de son influence pour que les journalistes soient relâchés et que les suspensions de ces journaux soient annulées».
La justice iranienne a lancé une offensive sans précédent contre la presse réformatrice, suspendant dimanche et lundi quatorze titres dont dix quotidiens, après les vives attaques du Guide de la République islamique l’accusant d’être «une base de l’ennemi». Cette décision sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979 intervient dans un contexte d’attaques...