Boxe - Leila Ali en tête d'affiche Première réunion professionnelle en Chine : un show façon Las Vegas

La première réunion de boxe jamais réalisée en Chine a donné lieu samedi à un grand show, façon Las Vegas, à Canton (sud) avec Leila, fille du boxeur de légende Mohamed Ali, en tête d’affiche. «Ça restera comme l’un des plus importants événements de boxe pendant des années», a commenté l’un des organisateurs, l’Américain George Chung. «Nous avons dû faire face au mensonge, à la tricherie, la fraude et même à la mort pour avoir ce show», a-t-il ajouté avec ce sens de la retenue verbale qui caractérise souvent le milieu de la boxe. L’événement a été retransmis par la télévision en Chine et aux États-Unis, et M. Chung prédit un nombre de téléspectateurs compris «entre cinq ou six pour cent des habitants de la planète». Pour assurer cette audience, il a mobilisé le vétéran du commentaire de la boxe, Bob Sheridan, et la fille de Mohamed Ali, Leila, âgée de 22 ans. En début de soirée, Bob Sheridan a dressé la litanie des batailles épiques de Cassius Clay, devenu plus tard Mohamed Ali, y compris son combat d’anthologie contre George Foreman au Zaïre en 1974. « Échange culturel » Passé des casinos de Las Vegas au «show de Canton», comme il le reconnaît lui-même, il n’a pas assez de superlatifs pour dire sa joie d’être en Chine. «Nous, le peuple américain, adorons le peuple chinois», a-t-il dit à un commentateur de la télévision chinoise. «C’est plus qu’un combat, que de la boxe, il s’agit d’un échange culturel destiné à promouvoir la compréhension et le progrès mutuels», a-t-il assuré. L’arbitre des combats Lowell Reaton acquiesce volontiers à propos des Chinois. «Ils sont magnifiques. Ils font tous ce que vous voulez. Donnez leur un dollar et ils tombent à la renverse», a-t-il déclaré. Pourtant, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu. Le prix des places, 1 000 yuan (120 dollars), a découragé les Chinois et un quart seulement des billets ont trouvé preneur. La presse chinoise a ignoré nombre de vieux boxeurs américains qui avaient fait le voyage y compris «Boom boom» Mancini, dont M. Chung a pourtant assuré qu’il était une célébrité en Asie. «Il a tué un Coréen sur un ring», a-t-il dit. Leila Ali facilement Ils se sont au contraire précipités sur une superbe jeune femme blonde, accompagnant les boxeurs, habillée d’une longue robe de velours profondément échancrée dans le dos. Sa photo a fait la une d’un journal de Canton. Lorsqu’enfin les combats ont commencé, le public chinois s’est contenté d’applaudir poliment aux coups de poing fulgurants et aux jets de sang les accompagnant, tandis que l’hôtesse chinoise de la cérémonie éclatait de rire alors que l’assistance imitait les ahans des boxeurs. Très vite, le public a pris fait et cause pour les perdants qui n’en sont pas revenus de se retrouver à côté de spectateurs chinois voulant se faire prendre en photo à leurs côtés. Le clou de la soirée a incontestablement été Leila Ali lorsqu’elle a facilement démoli son adversaire Kristina King, 30 ans, gardienne de prison pour hommes dans le Michigan. Pour autant, le public chinois n’a guère montré son enthousiasme pour un sport jugé trop violent. «Les Chinois aiment la paix et l’harmonie, a expliqué un des spectateurs, je n’aime pas la boxe, c’est trop violent et sanglant». Quant à Leila, c’est autre chose. «Elle est tellement belle», a-t-il soupiré. Lourds-légers WBC : Gomez v/s Mayfield le 6 mai Le Cubain vivant en Allemagne Juan Carlos Gomez défendra pour la huitième fois son titre de Champion du monde des poids lourds-légers WBC le 6 mai prochain à Neuss (ouest), cette fois contre l’ancien champion du monde américain IBF Imamu Mayfield. Juan Carlos Gomez, 26 ans, un gaucher surnommé «La panthère noire», qui vit depuis 1995 à Hambourg, aligne un palmarès de 30 victoires en 30 combats professionnels, dont 25 avant la limite. Gomez avait conquis son titre face à l’Argentin Marcelo Dominguez, «El Toro», le 21 février 1998 à Mar del Plata, en Argentine. Ce dernier l’avait lui-même enlevé au Français Anaclet Wamba, d’origine congolaise, champion du monde de 1991 à 1996, mais qui, ne pouvant plus faire le poids, dut abandonner son titre à l’Argentin. Imamu Mayfield, 28 ans, dont le manager est son compatriote Don King, a été champion du monde des lourds-légers IBF en 1997/98 et dispose d’un palmarès de 19 victoires, un match nul et deux défaites en 22 combats professionnels.