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Actualités - DISCOURS

Communautés - Message pascal du chef de l'Eglise maronite Sfeir : une crise sans précédent, depuis la Première Guerre mondiale

Le patriarche maronite a consacré cette année une partie de son message pascal à la crise économique et politique que connaît le pays. La crise économique a réduit à la misère certains Libanais, qui sont littéralement «par terre», a affirmé le chef de l’Église maronite, dans la partie de son message réservée aux questions de l’heure. L’autre crise à laquelle le cardinal Sfeir a fait allusion est en étroit rapport avec la situation au Sud. Le patriarche Sfeir a tacitement critiqué le pouvoir pour le flou qu’il entretient au sujet du devenir de la bande frontalière occupée, après le retrait de l’armée israélienne. Il s’est fait l’écho d’une population désemparée, qui s’interroge sur de possibles représailles pour les contacts qu’elle a eus, vingt années durant, à son corps défendant, avec l’État juif. «La résurrection du Christ est le roc auquel nous nous attachons quand la terre bouge sous nos pieds», a commencé le chef de l’Église maronite. «En ces temps dramatiques, alors que l’horizon nous paraît bouché, il est presque inutile d’égrener la litanie de nos misères», a-t-il poursuivi. «Le Sud est toujours présent aux esprits, et sa population , incertaine de son avenir, se demande si elle doit rester ou partir, s’interroge sur la partie qui la prendra en charge et sur celle qui la rassurera sur son avenir ?». «Il y a aussi la crise économique étouffante que nous vivons», a ajouté le chef de l’Église maronite. Une crise sans précédent, depuis la Première Guerre mondiale, qui a réduit certains à une misère totale à laquelle ils ne s’attendaient pas. Il y a les usines et les entreprises qui ferment et licencient leurs ouvriers ; les étudiants qui se demandent ce qu’ils doivent faire de leurs diplômes d’études supérieures, sollicitant des emplois et ne voyant devant eux que des portes fermées ; il y a des générations montantes qui ignorent quelle spécialisation entreprendre, privées de l’orientation adéquate vers une profession qui répondrait à un besoin social, tandis que d’autres professions, tels le droit, le génie et la médecine, semblent saturées. Citons aussi les agriculteurs qui se plaignent de la concurrence déloyale qui condamne leurs productions à la mévente et les pousse à abandonner leurs terres en friche.Voilà une situation grave qu’on ne peut confronter que par la vérité. Une vérité à laquelle les Libanais doivent être éduqués. Car, comme le dit un penseur chrétien (...), «la peur de dire la vérité et la complaisance à l’égard de l’opinion sont devenues oppression de la vérité». «Nous adressons à tous nos fils résidents et émigrés nos vœux pour les fêtes», conclut le message patriarcal, «dans l’espoir qu’à pareille date, l’an prochain, la paix ait été rétablie à l’intérieur de nos frontières et que ce qui a manqué au Liban tout au long de ce dernier quart de siècle, en raison de notre crainte à proclamer tout haut la vérité, à savoir la souveraineté, l’indépendance, la libre décision ainsi qu’une paix juste et globale, lui soient rendues».
Le patriarche maronite a consacré cette année une partie de son message pascal à la crise économique et politique que connaît le pays. La crise économique a réduit à la misère certains Libanais, qui sont littéralement «par terre», a affirmé le chef de l’Église maronite, dans la partie de son message réservée aux questions de l’heure. L’autre crise à laquelle le...