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Actualités - ANALYSE

Retrait israélien - La note de Tel-Aviv à l'Onu disséquée à Beyrouth Le pouvoir ne prendra position qu'au retour de Lahoud

D’une pierre coup double : lors de la concertation téléphonique qui a suivi la notification israélienne de retrait, via l’Onu, les présidents Lahoud et Hoss ont d’abord décidé que la réaction officielle libanaise se ferait en Conseil des ministres au retour du chef de l’État. Après une réunion préparatoire de différents responsables concernés. Et ensuite, que les ministres, ainsi que tous les cadres étatiques, seraient priés de s’abstenir de tout commentaire au sujet de l’annonce israélienne, le Liban se contentant pour le moment de la brève déclaration faite à ce sujet par le président du Conseil. Ce qui est une façon de clore, par un rappel à l’ordre anticipé, l’affaire Sayyed. Toujours est-il que le chef du gouvernement répète à qui veut l’entendre que l’expectative s’impose pour le moment. Dans ce sens que l’attitude du Liban dépendra des modalités comme de l’étendue du retrait. En soulignant à ce propos, encore une fois, que les frontières méridionales internationalement reconnues du Liban, tracées en 1923, ont été confirmées en 1949 à travers la convention d’armistice, puis en 1978 à travers la 425. Le président Sélim Hoss note dès lors qu’un reflux militaire israélien qui n’irait pas au-delà de ces frontières ne constituerait pas un retrait, mais un simple redéploiement qui ne mettrait pas fin à l’occupation. Ce qui signifie que la Résistance serait en droit de poursuivre ses opérations. Le président Hoss redit également que le Liban souhaite une application de la 425 dans le cadre d’un règlement équitable global incluant la Syrie. À son avis en effet, c’est le meilleur moyen de garantir un retrait bien ordonné n’entraînant pas de troubles ultérieurs. Cet arrangement de paix global, que le Liban réclame, doit assurer en même temps le traitement du contentieux libano-israélien en suspens, qui comprend la question des réfugiés palestiniens. Bien entendu, le président Hoss dénonce les menaces israéliennes de frappes en profondeur en cas de poursuite des opérations de résistance après le retrait. Il affirme à ce sujet qu’un peu partout dans le monde, les zones frontalières sont le théâtre d’incidents ou de tensions entre pays voisins. Et qu’il y aurait des guerres permanentes si les protagonistes devaient à chaque fois se venger par des frappes en profondeur. M. Hoss, qui est également ministre des Affaires étrangères, ajoute qu’il y a plusieurs moyens diplomatiques de traiter des problèmes frontaliers, dont les plaintes à l’Onu, le recours à l’arbitrage international ou la mise sur pied de commissions d’enquête communes. Le président du Conseil impute ensuite à l’État hébreu la responsabilité du maintien de la tension, à cause de son refus de se retirer du Golan au-delà de la ligne du 4 juin 1967. Comme à cause de son rejet d’un accord avec le Liban et avec la Syrie sur le retrait du Sud dans le cadre d’un arrangement global. Il réaffirme qu’il ne peut y avoir de vraie stabilité sans un règlement général équitable. Quoi qu’il en soit, tandis que Beyrouth reproche à mi-voix aux Américains leur partialité en faveur d’Israël, le président Clinton pose la question de la sorte : qu’est-ce qui pourrait justifier la poursuite du cycle de violence au Liban-Sud après le retrait israélien ? Washington et Tel-Aviv ne cachent pas en effet qu’ils se préoccupent des plans du Hezbollah pour l’après-retrait. Le secrétaire général de ce parti, Sayyed Hassan Nasrallah, a affirmé que la Résistance resterait active tant qu’un pouce du territoire resterait occupé. Il précise que le Hezbollah respecte le tracé frontalier admis par l’État libanais. Mais les Israéliens et les Américains veulent en savoir plus : les opérations se poursuivraient-elles si les sept villages n’étaient pas rendus, si les prisonniers n’étaient pas libérés, si l’ALS ne partait pas avec l’occupant, si la question des réfugiés palestiniens n’était pas réglée et enfin si le Liban n’obtenait pas les indemnisations qu’il réclame ? À Beyrouth, des sources diplomatiques estiment que la Résistance mettrait fin à ses actions sur le terrain au cas où Israël se plierait rigoureusement à la 425. Les autres problèmes seraient alors traités par les voies diplomatiques. Ces sources notent en effet qu’en cas de retrait, la poursuite des opérations sur le plan militaire risquerait de provoquer des divisions intérieures au Liban même. Sans compter qu’elle ne serait approuvée ni par la communauté internationale ni même par les pays arabes, à de très rares exceptions près. Quant à l’éventualité d’une réactivation de l’activisme palestinien à partir du Sud, ces diplomates la jugent peu probable. En soulignant que les Sudistes eux-mêmes ne sont pas disposés à laisser faire les Palestiniens.
D’une pierre coup double : lors de la concertation téléphonique qui a suivi la notification israélienne de retrait, via l’Onu, les présidents Lahoud et Hoss ont d’abord décidé que la réaction officielle libanaise se ferait en Conseil des ministres au retour du chef de l’État. Après une réunion préparatoire de différents responsables concernés. Et ensuite, que les...