Cisjordanie Israël pourrait reconnaître un Etat palestinien

Ehud Barak envisageait hier une sorte d’«avance au compte» du troisième et dernier retrait de Cisjordanie prévu par l’accord d’Oslo, étendant ainsi l’autonomie palestinienne de 3 à 5 % supplémentaires. Ce pourcentage comprendrait, a-t-on précisé de différentes sources concordantes, les villages d’Anata, Azaria et Abou Dis, à la limite de Jérusalem-Est. La radio publique israélienne a indiqué que M. Barak s’était exprimé dans ce sens lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement. «Israël cherche à obtenir des résultats tangibles», a affirmé la radio, citant le Premier ministre. Toujours selon la radio, M. Barak a affirmé qu’il n’était «pas question d’annexer à Jérusalem des dizaines de milliers de Palestiniens vivant à proximité de la ville, car cela ne servirait ni les intérêts sécuritaires ni les intérêts nationaux d’Israël». Par ailleurs, deux ministres israéliens ont évoqué dimanche la reconnaissance d’un État palestinien si le président Yasser Arafat renonçait à un retrait total israélien et acceptait de reporter le règlement de la question de Jérusalem-Est. Le ministre auprès de la présidence du Conseil Haïm Ramon a affirmé à la radio qu’il «y a toute chance pour qu’un État palestinien disposant d’une souveraineté limitée sur les questions de sécurité soit finalement créé». Mais ce proche d’Ehud Barak a souligné que «les deux parties devaient accepter des compromis douloureux, car on ne pourra pas parvenir à un accord si Yasser Arafat continue à exiger 100 % des territoires». Le ministre de la Sécurité intérieure, Shlomo Ben Ami, a également prévenu qu’il ne «pourrait y avoir un accord sur le statut final si les Palestiniens exigent un retour aux frontières de 1967».