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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-UE - Le comissaire européen aux Relations extérieures a conféré avec Lahoud, Hoss et Corm Patten : il est important que le retrait israélien soit total (photo)

Le commissaire européen aux Relations extérieures, M. Chris Patten, a clôturé hier sa tournée régionale au Proche-Orient par une visite-éclair à Beyrouth au cours de laquelle il a eu une série d’entretiens à caractère politique, parallèlement à la signature d’une convention de financement de la «facilité d’ajustement structurel» dont le but est de fournir au Liban une assistance budgétaire de 50 millions d’euros (près de 50 millions de dollars), sous forme de don, afin d’appuyer la réforme fiscale et le programme de redressement économique lancés par le gouvernement. M. Patten a quitté Beyrouth vers 13 heures pour Bruxelles. Il a été salué à l’aéroport par le chef de la délégation de la commission européenne au Liban, M. Dimitris Kourkoulas, et le directeur du Protocole au ministère des Affaires étrangères, M. Ahmed Chmat. La tournée régionale de M. Patten a englobé l’Égypte, les territoires palestiniens, la Jordanie, Israël et la Syrie. À Beyrouth, le commissaire européen aux Relations extérieures a passé en revue avec le président Émile Lahoud et le Premier ministre Sélim Hoss les développements en rapport avec le processus de paix ainsi que les perspectives du retrait israélien du Liban-Sud, en juillet prochain. La relance des pourparlers entre l’Union européenne et le Liban en vue de la conclusion de l’accord d’association, s’inscrivant dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen de Barcelone, a également été au centre des entretiens de M. Patten avec les hauts responsables. Il aurait été convenu sur ce plan de reprendre sous peu les négociations entre les deux parties – interrompues en 1998 – afin d’aboutir dans les plus brefs délais à la signature de l’accord en question. Ce dernier (qui constitue l’un des éléments-clés du partenariat euro-méditerranéen) vise à définir les bases des relations futures entre l’UE et le Liban sur les plans économique, financier, culturel, politique, sécuritaire et des droits de l’homme. Un document semblable (dont l’un des aboutissements devra être la mise en place d’une zone de libre-échange euro-méditerranéenne d’ici à l’an 2010) doit être signé entre l’UE et les onze autres pays du sud de la Méditerranée qui sont partie prenante dans le partenariat de Barcelone. Pour en revenir aux entretiens d’hier, M. Patten a été reçu en fin de matinée par le président Lahoud au palais de Baabda. Au cours de la rencontre, le chef de l’État a rendu un hommage marqué aux efforts déployés par l’UE en vue d’accélérer la conclusion de l’accord d’association. À sa sortie du palais de Baabda, le commissaire européen a déclaré qu’il avait évoqué avec le président Lahoud l’aide accordée par l’UE au Liban au cours des dernières années. M. Patten a notamment rappelé que l’aide européenne au gouvernement libanais (depuis 1977) s’élève à près de 900 millions d’euros (900 millions de dollars), en sus des crédits consacrés au Liban depuis le lancement du partenariat euro-méditerranéen, l’objectif étant de mettre en place une zone de libre-échange euro-méditerranéenne, à l’instar de la zone de libre-échange en Amérique du Nord (Nafta). M. Patten a précisé que depuis la mise sur rails du partenariat de Barcelone (fin 1995), l’UE a accordé au Liban une aide de 184 millions d’euros. «J’ai discuté avec le chef de l’État, a déclaré M. Patten, du problème de la conclusion de l’accord d’association, à l’instar des accords semblables signés avec les autres pays (du sud de la Méditerranée). J’ai exprimé mes regrets pour le manque de progrès enregistré au niveau des pourparlers avec le Liban. Nous espérons que les négociations sur le plan du volet libanais iront de l’avant». En ce qui concerne le processus de paix, M. Patten a exprimé sa «satisfaction» au sujet de la position définie par le président Lahoud concernant la nécessité d’appliquer la résolution 425 du Conseil de sécurité «dans le cadre d’un accord de paix dans la région». Interrogé sur le bilan de sa tournée régionale et sur les impressions qu’il a recueillies concernant une possible relance des pourparlers de paix, le commissaire européen a déclaré : «Un seul élément m’a poussé à l’optimisme au cours de ma visite en Syrie. Certes, le ministre syrien des Affaires étrangères Farouk Chareh s’est montré déçu du résultat du sommet de Genève (entre le président Bill Clinton et le président syrien Hafez el-Assad). Mais la nette impression que j’ai recueillie est que la Syrie n’a pas fermé la porte à la négociation. Toutes les éventualités restent donc ouvertes». Au Grand Sérail Auparavant dans la matinée, le commissaire européen s’était rendu au Grand Sérail où il avait signé avec le ministre des Finances Georges Corm et le président du Conseil du développement et de la reconstruction, M. Mahmoud Osmane, en présence du chef du gouvernement, la convention de financement de la «facilité d’ajustement structurel» dont le but est de soutenir le gouvernement libanais dans ses efforts visant à entreprendre des réformes structurelles, notamment en ce qui concerne la réforme fiscale, la mise en place de la TVA et le redressement économique. Après la signature de l’accord, M. Hoss a tenu une réunion avec M. Patten en présence, notamment, du ministre des Finances, du chef de la délégation de la Commission européenne au Liban, M. Dimitris Kourkoulas, et de hauts responsables du conseil du CDR. Au terme de cette rencontre, M. Patten a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué le bilan de sa visite à Beyrouth. Le commissaire européen a souligné que la signature de la convention destinée à financer la «facilité d’ajustement structurel» est «une marque de confiance dans le processus de réforme fiscale et de gestion économique mis en place par le ministre des Finances», Georges Corm. Ce don, d’un montant de 50 millions d’euros, fait partie de l’assistance budgétaire directe de 184 millions d’euros allouée dans le cadre général de la coopération financière et technique fournie par l’Union européenne sur le programme Meda, instrument financier du partenariat euro-méditerranéen, a-t-il précisé. L’Union européenne a accordé au Liban 900 millions d’euros à titre d’assistance au développement, dont les deux tiers en prêts, le reste en dons, outre 20 millions d’euros à des organisations non gouvernementales pour des projets humanitaires au Liban, a précisé M. Patten. Il a par ailleurs exprimé «l’espoir d’une reprise, le plus rapidement possible, des négociations sur l’accord d’association Union européenne-Liban, bloquées depuis avril 1998». «Des ministres rencontrés au cours des deux derniers jours ont estimé possible la tenue dans un délai raisonnable d’une réunion officielle d’experts, afin de poser les grandes lignes qui permettront de remettre les négociations sur les rails», a-t-il dit. «Nous pensons que cet accord est autant dans l’intérêt de l’Union européenne que du Liban, qui entretient des liens historiques avec nous», a-t-il souligné. La 425 dans le cadre d’un accord Sur le plan régional, M. Patten a souhaité que la résolution 425 soit appliquée dans le cadre d’un «accord général». «En ce qui concerne le retrait (israélien) du Liban-Sud, il y a la résolution 425 et je crois que tout le monde est d’accord que le mieux est que cette résolution soit appliquée dans le cadre d’un accord général», a précisé M. Patten. «Mais nous avons dit aux dirigeants israéliens qu’il est d’une extrême importance que le retrait du Liban-Sud soit total car c’est le seul moyen pour qu’il soit conforme à la résolution de l’Onu», a-t-il dit. Par ailleurs, M. Patten a ajouté que l’UE enverrait au cours des prochaines semaines une mission d’évaluation au Liban-Sud «afin de définir les moyens d’aider cette région». «Je ferai un rapport au Conseil ministériel de l’UE sur les projets que nous pourrions soutenir et nous enverrons notre propre équipe dans les prochaines semaines au Liban-Sud», a-t-il dit. Il avait déclaré jeudi que «cette mission était indépendante des développements liés à la résolution 425». «Nous pensons (...) aussi aux moyens d’aider les personnes déplacées à regagner leurs foyers et leurs emplois», avait-il précisé. Concernant la présence palestinienne au Liban, M. Patten a indiqué qu’il «comprenait la priorité donnée à la question des réfugiés palestiniens comme part d’un règlement global». «Mais si je peux me le permettre je voudrais souligner que les réfugiés eux-mêmes devraient être consultés et non seulement les parties aux négociations», a conclu M. Patten.
Le commissaire européen aux Relations extérieures, M. Chris Patten, a clôturé hier sa tournée régionale au Proche-Orient par une visite-éclair à Beyrouth au cours de laquelle il a eu une série d’entretiens à caractère politique, parallèlement à la signature d’une convention de financement de la «facilité d’ajustement structurel» dont le but est de fournir au Liban...