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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - L'armée israélienne prépare ses lignes de repli Lévy se dit très favorable à des Casques Bleus ou des soldats français

Le ministre israélien des Affaires étrangères David Levy s’est déclaré hier «très favorable» au déploiement de forces de l’Onu ou de soldats français au Liban-Sud après le retrait militaire israélien de cette zone, qui doit avoir lieu d’ici à juillet prochain. Selon les commentateurs en Israël, ces déclarations de M. Levy entrent dans le cadre des efforts de l’État hébreu en vue d’obtenir un soutien international à son projet de retrait unilatéral du Liban pour forcer la main à Damas, après l’échec annoncé du sommet de Genève entre les présidents américain Bill Clinton et syrien Hafez el-Assad. «Je suis très favorable au déploiement de soldats français ou de l’Onu après notre retrait», a déclaré M. Levy à l’AFP en marge d’une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire d’État britannique au Foreign Office, Peter Hain. «Mais il faut encore que nous discutions des modalités de cet éventuel déploiement avec les responsables des Nations unies, de l’Europe et de la France en particulier, qui se sent responsable et fidèle à l’idée d’un Liban souverain», a ajouté M. Levy, qui s’exprimait en français. «Nous espérons que des forces internationales feront leur devoir et contribueront au maintien du calme dans la région face aux groupes au Liban qui veulent saboter la paix», a poursuivi le chef de la diplomatie israélienne. Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a indiqué ensuite que M. Levy allait rencontrer «dans les prochains jours» le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Il a affirmé que la date et le lieu de la rencontre n’avaient pas encore été déterminés. Le Premier ministre israélien Ehud Barak s’était entretenu le 22 mars, par téléphone, avec le président français Jacques Chirac et M. Annan, avant le sommet de Genève. Le chef de la diplomatie israélienne a, par ailleurs, réaffirmé que le retrait militaire de la zone occupée par Israël au Liban-Sud aura lieu «d’ici à juillet», qu’il y ait d’ici là un accord ou pas avec Beyrouth ou Damas. «Si des groupes hostiles à la paix continuent leurs agressions après notre retrait, Israël saura riposter autant qu’il sera nécessaire», a prévenu M. Levy. Après avoir préconisé un retrait du Liban dans le cadre d’un accord avec la Syrie, M. Barak a renoncé récemment à cette condition et affirmé que cette opération, baptisée «Crépuscule», serait menée de manière unilatérale si aucun arrangement n’était trouvé avec Damas. M. Barak a réitéré lundi soir son intention de retirer ses troupes jusqu’à la frontière internationale d’ici au mois de juillet «pour mettre fin une fois pour toutes à la tragédie du Liban». Il a lui aussi mis en garde contre des attaques visant les localités frontalières d’Israël. «Je ne conseille à personne de tester nos réactions après le redéploiement de notre armée sur la frontière», a-t-il averti. Son conseiller pour les affaires de sécurité Danny Yatom a de son côté indiqué que le retrait s’effectuerait en application des résolutions 425 et 426 de l’Onu «engageant non seulement Israël et le Liban, mais aussi les Nations unies». L’armée israélienne a, par ailleurs, commencé à préparer ses lignes de repli pour cette opération de retrait. L’AFP rapporte ainsi que des adjudications ont déjà été attribuées à des entrepreneurs privés pour le percement d’un nouveau réseau routier et pour la construction de positions militaires fortifiées près de la frontière nord de l’État hébreu. Une relance avec Damas « toujours possible » Interrogé sur une possibilité d’une reprise des négociations israélo-syriennes en dépit de l’échec du sommet de Genève, M. Levy a affirmé qu’une relance des négociations «est encore possible». «L’échec de Genève prouve une fois de plus que le président syrien Hafez el-Assad ne comprend toujours pas notre conception de la paix», a néanmoins déploré M. Levy. Selon lui, la paix «ne peut se résumer à un retrait israélien (du Golan), il faut aussi tenir compte des piliers de la paix tels que le contrôle de l’eau, la sécurité, l’établissement de relations diplomatiques et ne pas se contenter de lancer des ultimatums comme le font les Syriens». Damas exige un engagement d’Israël à se retirer du Golan jusqu’à la ligne du 4 juin 1967, qui prévalait avant la guerre israélo-arabe des Six-Jours, comme préalable à la reprise des pourparlers. Israël a rejeté cette demande et exigé de continuer à contrôler totalement le lac de Tibériade, situé en contrebas du plateau du Golan, qui fournit 40 % de l’eau du pays. Après avoir estimé lundi matin que «la Syrie n’est pas mûre pour un accord de paix», M. Barak a modéré quelque peu son propos en soirée. «Nous saurons dans les prochains jours si nous disposons d’un partenaire pour parvenir à la paix (...) La porte n’est pas fermée», a-t-il indiqué. Selon le quotidien Haaretz, les États-Unis vont multiplier les pressions sur la Syrie pour qu’elle reprenne ses négociations avec Israël, suspendues depuis le 10 janvier. Washington devrait ainsi faire savoir que toute action du Hezbollah ou d’autres organisations armées contre la Galilée, après le retrait israélien du Liban, sera considérée comme «du terrorisme international». Toujours selon le journal, M. Clinton entend d’autre part dégager un consensus du monde arabe en faveur du retrait israélien unilatéral du Liban, notamment par l’intermédiaire de son homologue égyptien Hosni Moubarak qu’il devait rencontrer hier à la Maison-Blanche.
Le ministre israélien des Affaires étrangères David Levy s’est déclaré hier «très favorable» au déploiement de forces de l’Onu ou de soldats français au Liban-Sud après le retrait militaire israélien de cette zone, qui doit avoir lieu d’ici à juillet prochain. Selon les commentateurs en Israël, ces déclarations de M. Levy entrent dans le cadre des efforts de...