Lettre ouverte au président Bill Clinton

Le mouvement franco-libanais Solida (Soutien aux Libanais détenus arbitrairement) est revenu hier à la charge pour réclamer une intervention américaine en faveur des prisonniers libanais détenus illégalement dans les geôles syriennes. Dans une lettre ouverte au président Clinton à l’occasion de sa rencontre, dimanche à Genève, avec son homologue syrien, le mouvement a sollicité son intervention dans la question des détenus libanais. «Des milliers de Libanais ont, depuis le début de la guerre au Liban, été enlevés dans leurs pays par des milices prosyriennes qui les ont ensuite transférés vers les prisons des pays avec lesquelles elles étaient alliées», indique le communiqué. Les autorités israéliennes détiennent à ce jour des dizaines de personnes «dans des conditions inhumaines». En Syrie, des centaines de ressortissants libanais sont également détenus et d’autres continuent d’être arrêtés en territoire libanais, et ce «alors que le Liban possède son propre système judiciaire», relève le texte du communiqué qui indique par ailleurs que des pressions sont exercées «sur les familles de ces victimes et les organisations de défense des droits de l’homme pour qu’elles n’évoquent pas la question». «Il y a certes urgence à aboutir à la paix dans une région marquée par des conflits depuis tant d’années. Mais les détenus devront-ils attendre, – ou mourir – dans l’espoir d’une hypothétique solution régionale ?», poursuit Solida. «À la fin du mois de septembre 1999, le citoyen libanais Adel Khalaf Ajouri est décédé en Syrie, au terme de neuf années de détention illégale et alors que des défenseurs des droits de l’homme avaient alerté les autorités compétentes sur sont état de santé alarmant.». «Des détenus se crèvent les yeux pour tenter d’être libérés des prisons syriennes et échapper ainsi à leurs tortionnaires. Les méthodes de torture utilisées dans les prisons syriennes, recensées par Amnesty International il y a près de dix ans, continuent d’être pratiquées», selon Solida. «Dimanche, conclut l’appel au chef de l’Exécutif US, il s’agira pour vous d’un problème de conscience, d’un devoir de mémoire. Vous aurez la possibilité d’intervenir auprès du président Assad pour que des centaines de personnes ne perdent pas la vie en détention».