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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Japon - Quatre des cinq membres de l'Armée rouge ont été expulsés vers la Jordanie, puis vers le Japon Okamoto obtient le droit d'asile

Épilogue d’une affaire commencée en 1997 : le Liban a accordé l’asile politique au Japonais Kozo Okamoto et a expulsé ses quatre camarades japonais de l’Armée rouge vers la Jordanie. Toutefois, ce dernier pays a usé de son pouvoir discrétionnaire et les a expulsés à son tour vers le Japon, selon une source diplomatique arabe à Amman, citée par l’AFP. À Beyrouth, les autorités et la Sûreté générale de l’aéroport ont tous deux confirmé que les quatre Japonais expulsés n’étaient pas revenus au Liban par l’appareil sur lequel ils étaient arrivés à Amman. L’ambassadeur de Jordanie a indiqué pour sa part que les quatre Japonais ont été embarqués sur un avion, «mais pas en direction du Liban». L’octroi de l’asile politique à Okamoto et l’expulsion de ses quatre camarades a été annoncée hier en fin de journée. Dans un communiqué, la Sûreté générale libanaise a indiqué que «la Commission officielle libanaise pour l’asile politique s’est réunie sous la présidence du vice-Premier ministre, le ministre de l’Intérieur Michel Murr en présence notamment du directeur de la Sûreté, le général Jamil Sayyed, pour examiner le dossier des cinq Japonais emprisonnés au Liban». «La commission a décidé à l’unanimité (4 membres) d’accorder l’asile politique à Kozo Okamoto qui a été le seul parmi les cinq prisonniers à avoir participé effectivement à une opération contre Israël et qui souffre psychologiquement et physiquement des effets de la torture qu’il a subie dans les prisons israéliennes». L’avocat de Kozo Okamoto se rendra lundi au Palais de justice et à la Sûreté générale pour remplir les formalités nécessaires à la remise en liberté du militant japonais, selon une source judiciaire. Kozo Okamoto, 51 ans, est le seul survivant de l’attentat à l’aéroport de Lod-Tel-Aviv en 1972 exécuté par l’Armée rouge pour le compte du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) et qui avait fait 26 morts. L’Armée rouge japonaise avait des liens étroits avec les organisations marxisantes palestiniennes dans le cadre du «combat commun contre l’impérialisme». Kozo Okamoto avait été condamné à perpétuité en Israël mais avait été libéré lors d’un échange de prisonniers avec les Palestiniens en 1985. Interdits d’accès en Jordanie «La commission a également décidé à l’unanimité de ne pas accorder le droit d’asile aux quatre prisonniers japonais Masao Adashi, 59 ans, responsable de ce groupe pour le Moyen-Orient, Kazuo Tohira, 46 ans, Harou Wako, 50 ans, et Mariko Yamamoto, une femme de 59 ans», ajoute le communiqué de la Sûreté générale. Les quatre camarades d’Okamoto ont été mis hier après-midi dans un avion de la Middle East Airlines, en partance pour Amman. Ils ont été escortés à Amman par une escorte de la Sûreté générale de cinq personnes. Toutefois, bien que détenteurs de visas jordaniens, la Jordanie a refusé de les accueillir sur son sol, et ils ont été expulsés vers le Japon. Dans un premier temps, les milieux politiques au Liban ont pensé qu’ils seraient renvoyés vers le pays qui les avait expulsés, le Liban. Toutefois, on apprenait en soirée de source diplomatique citée par l’AFP, qu’ils ont été expulsés vers leur pays, où ils seront jugés pour leur passé. «Les Libanais savaient que les Jordaniens allaient interdire l’accès du territoire et s’attendaient à ce que les autorités de ce pays les embarquent dans un appareil à destination du Japon, pays avec lequel le Liban n’a pas de traité d’extradition», a indiqué un diplomate arabe cité par l’AFP dans une dépêche datée d’Amman. «Pour les Libanais, c’était le meilleur moyen de s’en débarrasser», a expliqué le diplomate cité. La décision d’expulser les quatre Japonais a été prise après que l’ambassade de Jordanie à Beyrouth eut averti les autorités libanaises que son pays acceptait de les accueillir sur son sol, avait-on précisé auparavant de source officielle à Beyrouth, citée par l’AFP. Le Japon avait demandé l’extradition de Okamoto et de ses camarades qui purgeaient une peine de prison de trois ans au Liban pour «faux et usage de faux» et entrée et séjour illicites. Le Liban et le Japon ne sont pas liés par un accord d’extradition. Les cinq Japonais avaient été arrêtés le 15 février 1997 à Beyrouth après avoir séjourné une dizaine d’années entre la Békaa et un appartement de Tarik Jadidé, à Beyrouth. Ils avaient été condamnés le 31 juillet de la même année par la cour criminelle de Beyrouth. La condamnation stipulait l’expulsion à l’expiration de leur peine. Leur peine a expiré le 8 mars mais ils étaient restés sous surveillance en prison car aucun pays n’avait accepté de les recevoir. Les cinq Japonais, dont un, Masao Adachi, s’est récemment converti au christianisme et a épousé la Libanaise Oumayya Abboud, et trois autres à l’islam, sont considérés par une grande partie de Libanais comme des «héros» de la résistance contre Israël.
Épilogue d’une affaire commencée en 1997 : le Liban a accordé l’asile politique au Japonais Kozo Okamoto et a expulsé ses quatre camarades japonais de l’Armée rouge vers la Jordanie. Toutefois, ce dernier pays a usé de son pouvoir discrétionnaire et les a expulsés à son tour vers le Japon, selon une source diplomatique arabe à Amman, citée par l’AFP. À...