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Actualités - ANALYSE

L'éventualité d'un retrait unilatéral inquiète les milieux politiques

Un climat d’anxiété règne dans les milieux officiels et politiques qui s’interrogent sur le sort des arrangements d’avril 96. Israël et la résistance se conformeront-ils à ses clauses jusqu’à la conclusion d’un accord de paix ? Rien n’est moins sûr dans la mesure où l’État hébreu tenterait de donner une nouvelle interprétation de ces arrangements en vue de freiner les opérations du Hezbollah et reprendre les pourparlers de paix dans une atmosphère paisible. Mais les Syriens ont aussi leurs conditions : un accord de paix doit se faire sur base d’un retour aux frontières du 4 juin 1967. Si les parties au conflit persistent dans leur intransigeance, le mandat du président Clinton pourrait s’achever sans qu’on aboutisse à la réalisation de la paix. Un autre problème se pose quant à la forme que prendra le retrait israélien du Sud-Liban. Aura-t-il lieu au terme d’un accord avec la Syrie et le Liban ou non ? Certains milieux politiques prévoient un retour aux arrangements d’avril. En effet, éviter une escalade qui échapperait à tout contrôle, n’est-ce pas l’unique façon de relancer les pourparlers ? Les mêmes milieux estiment dans ce cadre que les frappes israéliennes contre des installations électriques au Liban sont une forme de négociation par les armes. Chacun des belligérants tente, ainsi, d’exercer des pressions sur l’autre pour revenir à la table des négociations en position de force. Mais rien ne garantit justement qu’une escalade de ce type ne débouche sur une guerre en bonne et due forme entre le Liban et la Syrie, d’une part, et Israël, d’autre part. D’où les efforts déployés par les États-Unis, par l’Union européenne et par les pays arabes en vue d’éviter à tout prix une réédition des raids israéliens même si ceux-là ont lieu conformément aux arrangements d’avril. L’échéance américaine Washington est évidemment pressé d’en finir. De fait, l’administration américaine se donne un délai de trois mois pour réaliser un progrès substantiel au niveau des pourparlers syro-israéliens. Si d’ici au mois de mai les États-Unis réussissent à convaincre Tel-Aviv et Damas à revenir à la table des négociations, avec l’aide des Européens et des Arabes, la tension baisserait et les espoirs d’aboutir à un accord de paix s’en trouveraient raffermis. En revanche, si les efforts déployés dans ce sens venaient à échouer, le président Clinton pourrait fort bien en imputer la responsabilité à une partie déterminée et abandonner son rôle de parrain de la paix pour se consacrer à la campagne électorale de son successeur démocrate Al Gore. De toute évidence, les conséquences d’un tel lâchage américain seraient dramatiques pour l’ensemble du Proche-Orient qui risquerait alors de replonger dans le chaos total. De fait, le gouvernement Barak pourrait alors décider d’opérer un retrait unilatéral du Sud et de la Békaa-Ouest dès avril ou mai, sans attendre l’échéance de juillet, le délai imparti par l’administration américaine pour une reprise des négociations ayant expiré. C’est d’ailleurs ce que préconise l’ancien ministre israélien Moshe Arens qui s’interroge sur l’opportunité d’un retrait en juillet. Selon lui, cette attente aurait pour seul effet de démoraliser l’armée israélienne et l’ALS ainsi que les habitants de la bande frontalière. Il reste qu’un retrait unilatéral ouvre la voie à de nombreuses inconnues dans la région, au Liban en particulier. En effet, quel serait le sort de la Finul. Et si la résistance poursuivait ses opérations anti-israéliennes ? La riposte de l’État hébreu pourrait être d’une telle violence que l’escalade prendrait alors des proportions considérables et dangereuses. En cas de retrait israélien unilatéral, le gouvernement libanais devrait de son côté jouir d’un appui local, régional et international lui permettant de déployer l’armée dans les régions évacuées sans accrocs majeurs. Sur le plan politique, il devrait envisager aussi l’adoption provisoire de l’accord d’armistice de 1949 de manière à gérer la situation en attendant la conclusion d’une paix en bonne et due forme avec Israël.
Un climat d’anxiété règne dans les milieux officiels et politiques qui s’interrogent sur le sort des arrangements d’avril 96. Israël et la résistance se conformeront-ils à ses clauses jusqu’à la conclusion d’un accord de paix ? Rien n’est moins sûr dans la mesure où l’État hébreu tenterait de donner une nouvelle interprétation de ces arrangements en vue de...