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Actualités - CHRONOLOGIE

Jordanie Abdallah II, un an de règne et satisfecit général

Le roi Abdallah II de Jordanie fêtera lundi le premier anniversaire de son accession au trône, avec un satisfecit général pour sa gestion du pays depuis la mort de son père le roi Hussein, le 7 février 1999. Politiciens, analystes et diplomates tirent aujourd’hui un bilan positif d’un règne, qui avait pourtant suscité, à son début, des interrogations sur la manière dont Abdallah II allait diriger le royaume. «Les Jordaniens vivaient alors dans l’incertitude en raison d’une conjoncture régionale marquée tant par les difficultés du processus de paix que par des relations tendues entre plusieurs pays arabes et la Jordanie, qui favorisait ses rapports avec Israël», a déclaré le sénateur Taher Masri, ancien Premier ministre. «Mais Abdallah II a joui d’un soutien général chez lui, mais aussi de la part de nombreux pays qui ont souhaité son succès pour garantir la pérennité de la Jordanie», a ajouté M. Masri, qui a été le premier chef de gouvernement d’origine palestinienne. Résultat immédiat : la Jordanie est sortie de son isolement arabe grâce notamment au réchauffement de ses relations avec la Syrie et des pays du Golfe. Ces succès diplomatiques, salués dans son pays, ont été immédiatement suivis d’initiatives visant à relancer une économie jordanienne en crise. «Abdallah II a réussi à faire entrer la Jordanie dans le XXIe siècle, avec un nouveau style et une dynamique inhérents à sa génération et l’introduction de réformes économiques fondées sur le volontarisme», a indique un diplomate occidental. «Mais la majorité des responsables du pays ne parviennent pas à suivre son rythme : il leur impose un calendrier de travail précis, alors qu’ils étaient habitués à prendre leur temps pour appliquer les directives royales», a révélé un proche du roi, sous couvert d’anonymat. «Lorsque nous évoquons un projet et qu’un membre du gouvernement me dit qu’il sera exécuté, je demande toujours : quand ? », a raconté un jour le roi Abdallah. Pour l’analyste jordanien Rami Khoury, le roi a surtout réussi à «identifier les priorités dans son pays, politiques et économiques, et il œuvre à mobiliser le peuple pour instaurer des réformes». Selon lui, le souverain «utilise un mélange de modernisme et de traditionalisme pour gérer son pays, mais il devra à longue échéance opter pour un style moderne qui permettra au royaume de progresser». «Le nouveau millénaire va apporter beaucoup de défis économiques. C’est pourquoi nous devons revoir nos politiques nationales (...) afin d’entrer dans le nouveau siècle avec une plus grande confiance», avait déclaré le roi Abdallah. Ainsi, il a créé en décembre un «Conseil économique consultatif», qu’il préside, formé de 20 experts financiers de haut niveau des secteurs public et privé. Cette initiative, une première dans l’histoire du royaume, reflète «la conviction du roi que pour avancer, le pays a besoin de sortir de la routine administrative», a indiqué M. Masri. Le roi a prôné l’élaboration d’«un programme économique basé sur un partenariat réel entre les secteurs public et privé» et l’accélération de la privatisation, entamée fin 1998. Ces réformes ont d’ailleurs facilité l’entrée de la Jordanie dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en janvier, un acquis pour ce pays qui compte une dette extérieure de 7,2 milliards de dollars et un taux de chômage de 25 % selon des estimations indépendantes. Mais soucieux également de bien connaître les difficultés rencontrées par la population, il n’hésite pas à se déguiser pour inspecter incognito divers départements publics. «J’ai tout de suite compris que pour avoir une idée véritable de la situation, il faut que je vois de mes propres yeux», a-t-il récemment confié. «Ces visites me permettent de regrouper des informations que je transmets ensuite aux départements concernés pour qu’ils introduisent les réformes nécessaires», a-t-il affirmé.
Le roi Abdallah II de Jordanie fêtera lundi le premier anniversaire de son accession au trône, avec un satisfecit général pour sa gestion du pays depuis la mort de son père le roi Hussein, le 7 février 1999. Politiciens, analystes et diplomates tirent aujourd’hui un bilan positif d’un règne, qui avait pourtant suscité, à son début, des interrogations sur la manière dont...