Un milicien de l'ALS tué et deux autres grièvement blessés

Un milicien de l’Armée du Liban-Sud a trouvé la mort, hier, et deux autres ont été grièvement blessés, dans l’explosion d’une charge télécommandée. L’attentat s’est produit en début de soirée, pendant qu’une patrouille de l’ALS regagnait sa position de Baraachit. Un civil, dont l’identité n’a pas été divulgée, a également été blessé dans l’explosion, a précisé un porte-parole de l’ALS à Marjeyoun. La Résistance islamique, branche armée du Hezbollah, a revendiqué l’attentat dans un communiqué, précisant que ses combattants avaient «fait exploser une charge de très forte puissance» au passage de la patrouille. «Tous les membres de la patrouille ont été tués ou blessés», selon le texte. Après l’attaque, un hélicoptère israélien de type Cobra a ratissé à la mitrailleuse lourde les collines et ravins proches de Baraachit. Les tirs ont commencé à 20 heures et se poursuivaient une heure plus tard, selon la police. Dans le même temps, une soixantaine d’obus de char et d’artillerie ont été tirés depuis la zone occupée par Israël. Au total, le Hezbollah a revendiqué hier cinq attaques contre des positions de l’ALS, dans des communiqués diffusés à Beyrouth. Une trentaine d’obus de mortier ont visé ces positions, mais aucune n’a été touchée, a affirmé un porte-parole de l’ALS à Marjeyoun, où se trouve le QG de la milice. C’est le troisième important revers infligé en quatre jours à Israël par le Hezbollah, après la mort, dimanche, du numéro 2 de l’ALS Akl Hachem, dans un attentat à l’explosif, et celle de trois militaires israéliens, lundi, dans un attentat similaire. Nervosité israélienne En cours de journée, la tension et la nervosité israéliennes provoquées par les attentats meurtriers de cette semaine demeuraient nettement perceptibles. Ainsi, la chasse israélienne a mené hier quatre raids au nord de la zone occupée par Israël au Liban-Sud, alors que des hélicoptères survolaient les villes côtières de Tyr et de Saïda, provoquant un début de panique. Des chasseurs-bombardiers israéliens ont tiré à 11h35 deux missiles air-sol sur Jbal al-Bottem et deux autres près de Cana, à l’est de Tyr, au voisinage du secteur central de la zone occupée, sans faire état de victimes. Auparavant, la chasse israélienne avait bombardé des collines du massif de l’Iqlim el-Touffah surplombant le secteur central de la zone occupée et les abords du village de Kafra. Panique à Tyr et à Saïda Entre-temps, trois hélicoptères de type Apache survolaient à moyenne altitude la ville côtière de Tyr, ainsi que les faubourgs de Saïda. Les trois hélicoptères ont volé pendant deux heures au-dessus du port de Tyr en lançant des leurres thermiques, provoquant un début de panique parmi la population ainsi que des embouteillages monstres. Beaucoup de commerçants ont fermé leurs boutiques proches du port pour aller chercher leurs enfants à l’école et les mettre à l’abri. La démonstration de force a rappelé à la population les souvenirs de l’opération israélienne d’avril 1996, au cours de laquelle les chasseurs-bombardiers et les hélicoptères avaient bombardé pendant 16 jours Tyr et ses environs. Des touristes japonais qui visitaient les ruines romaines de Tyr ont photographié les Apaches israéliens. À Saïda, les gens ont pressé le pas dans la rue pour se rendre chez eux, et les automobilistes klaxonnaient pour se frayer un chemin, après que quatre hélicoptères de type Apache eurent survolé à moyenne altitude la ville et ses environs. Réunion du comité de surveillance Pendant ce temps, le comité international de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud, issu des arrangements d’avril 96, examinait 29 plaintes, dont 15 déposées par le Liban et 14 par Israël. La réunion, entamée dans la matinée au siège de la Finul à Nakoura, se poursuivait tard dans la nuit. Depuis le début de l’année, cinq membres de l’ALS ont été tués et au moins onze autres blessés, selon un décompte de l’AFP. La Résistance islamique a mené 140 attaques en janvier, soit près de cinq par jour, selon un rapport mensuel de ses opérations contre la zone occupée distribué à la presse. 75 % des attaques ont visé des positions ou des patrouilles de l’ALS, les autres ayant pris pour cible l’armée israélienne, ajoute le rapport.