Un ancien sergent de l'armée libanaise

Akl Hachem était le principal responsable sur le terrain de l’Armée du Liban-Sud (ALS) après le commandant en chef de cette milice, le général Antoine Lahd. Hachem, 48 ans, marié et père de cinq enfants, dont un garçon qui poursuit des études universitaires en Israël, était responsable des services de sécurité de l’ALS et le commandant de la plus importante brigade de cette milice, déployée dans le secteur occidental de la zone occupée. Il était sergent-chef dans l’armée libanaise lorsqu’il rejoint en 1975 l’Armée du Liban libre, devenue plus tard l’ALS, née d’une scission favorisée par Israël et dirigée par le major Saad Haddad. Ses responsabilités augmentent et il monte en grade sous le commandement du général libanais à la retraitre Antoine Lahd, choisi par l’armée israélienne en 1984 pour succéder à Saad Haddad. Propriétaire d’une imposante villa dans son village de Debel, offerte par de riches hommes d’affaires dans la zone, Hachem entretenait son image auprès de ses hommes en leur distribuant des faveurs qui le rendaient populaire. Il avait néanmoins échappé à plusieurs tentatives d’attentats. Lors d’une attaque à l’explosif alors qu’il se trouvait dans une pharmacie de la ville proche de Bint-Jbeil, un passant avait été blessé. Il se rendait souvent en Israël, où il semblait jouir de la confiance des responsables militaires israéliens. Il a également effectué plusieurs séjours à titre privé en France. Crimes et exactions Le Hezbollah a distribué en soirée un texte évoquant les «crimes et exactions» commis par Akl Hachem ou sous sa direction. Selon ce texte, il a participé aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth (plus de 1 000 morts), lors de l’invasion israélienne de l’été 1982. Dès 1977, Akl Hachem dirigeait des commandos qui détruisaient des habitations dans plusieurs villages du Liban-Sud, chassaient leurs habitants, et perpétraient des massacres collectifs, notamment en 1980, à Bint-Jbeil (sud), où plusieurs dizaines de personnes ont été tuées un jour de marché. Le texte du Hezbollah affirme en outre qu’Akl Hachem a organisé des attentats à la voiture piégée à Beyrouth, jeté des centaines de Libanais dans les prisons israéliennes et imposé aux habitants de la zone occupée un racket qui est à l’origine de sa fortune.