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Actualités - CHRONOLOGIE

Riposte de Berry et de Hoss : des propos irresponsables

L’attaque était trop virulente, surtout pour le Premier ministre Sélim Hoss. Celui-ci a réagi hier en qualifiant d’«irresponsables» les propos du député Walid Joumblatt. Encore plus succinct que celui de M. Hoss, le communiqué du président de l’Assemblée nationale Nabih Berry n’en est pas moins caustique. De fait, en réponse au leader druze qui a accusé M. Berry de lui «voler ses slogans» concernant l’abolition du confessionnalisme, le chef du Parlement a déclaré hier : «Tout le monde sait qu’il est impossible de s’emparer des slogans de M. Joumblatt tant ils sont volatils. En revanche, il a des rituels qui ne souffrent aucune concurrence. De toute façon le message est bien reçu : il ne veut même pas penser à l’abolition du confessionnalisme», a ajouté M. Berry. Le chef du gouvernement Sélim Hoss a déploré quant à lui «la baisse au niveau du langage politique». Il a répondu en quelques mots lapidaires : «La nature de la relation de Walid Joumblatt avec le gouvernement est entendue : il ne reconnaît l’existence d’aucun gouvernement tant qu’il ne s’y trouve pas». Et de poursuivre : «Grâce à Dieu, notre passé politique et national est connu de tous. Ce ne sont pas les propos irresponsables d’un homme – à qui on laisse aux gens et à l’histoire le soins de juger sa crédibilité et son comportement – qui y porteront atteinte». Demandant au député druze de voir la poutre dans son œil avant de voir la paille dans celui du prochain, M. Hoss s’est dit désolé de l’image négative que ce genre d’attitudes donnent du pays à l’étranger en raison des chaînes de télévision transmettant par satellites. Dépasser la mentalité confessionnelle La veille, samedi, le Premier ministre est revenu à la charge concernant la nécessité d’abolir le confessionnalisme politique conformément à l’article 95 de la Constitution qui prévoit la création d’une instance nationale présidée par le chef de l’État. Dans une conversation à bâtons rompus avec les journalistes accrédités au Grand Sérail, M. Hoss a toutefois reconnu qu’il valait sans doute mieux utiliser une autre expression au lieu du terme «abolition». Il a précisé à ce sujet : «Dépasser la mentalité confessionnelle serait une formule plus appropriée car l’abolition nécessite un processus à long terme et ne peut être le résultat d’une décision». Selon M. Hoss, «l’essentiel est que ce processus démarre». En réponse à une question, il a en outre espéré l’élimination «des circonstances qui ont empêché auparavant la formation d’une telle instance». Le chef du gouvernement avait déjà abordé la question avec une délégation de l’Union des Ligues chrétiennes présidée par M. Pierre Hélou. Celui-ci a déclaré à l’issue de l’entretien que le fait de «proposer la déconfessionnalisation au moment où l’on constate l’existence de mouvements fondamentalistes dans le pays est inquiétant». Selon lui la condition essentielle à l’abolition du confessionnalisme politique est la naissance de partis non confessionnels, «ce qui malheureusement n’est pas encore le cas». Par ailleurs, la délégation a soulevé le problème des «îlots de sécurité» qui échappent au contrôle de l’État, soulignant la nécessité d’y mettre un terme. Notons enfin que le Premier ministre Hoss a également reçu le président du Harvard Business School Club, M. Habib Zoghbi. Celui-ci a notamment informé le chef du gouvernement des résultats de sa tournée dans plusieurs pays d’Europe, concernant les pourparlers de paix.
L’attaque était trop virulente, surtout pour le Premier ministre Sélim Hoss. Celui-ci a réagi hier en qualifiant d’«irresponsables» les propos du député Walid Joumblatt. Encore plus succinct que celui de M. Hoss, le communiqué du président de l’Assemblée nationale Nabih Berry n’en est pas moins caustique. De fait, en réponse au leader druze qui a accusé M. Berry de...