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Actualités - REPORTAGES

Correspondance Chef d'orchestre et virtuose du clavier Ignat prend ses distances de l'autre Soljenitsyne (photo)

Il a 26 ans, il est un virtuose du piano et, depuis janvier dernier, il est le chef d’orchestre du Converto Soloists Chamber Orchestra de Philadelphie. Et, de surcroît, il a un nom qui ne peut qu’attirer l’attention... Ignat Soljenitsyne. Il est le fils du célèbre écrivain dissident russe, Alexandre Soljenitsyne qui avait été expulsé d’Union soviétique et qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1970. Sa carrière et sa réussite n’ont rien à voir avec la stature internationale de son père. Dans les comptes-rendus des concerts donnés par Ignat Soljenitsyne, cette parenté n’est jamais mentionnée, les critiques de musique n’abordant que son talent et toujours en termes dithyrambiques. Lorsqu’il est interviewé, le jeune artiste est très nature. Il parle de son enfance, comme le ferait toute autre personne, n’évoquant son père qu’à bon escient. Comme on le sait, Alexandre Soljenitysne avait été expulsé par Moscou en 1974, après la publication de son livre L’Archipel du Goulag. Il s’est d’abord installé avec sa famille à Zurich. À cette époque, Ignat avait 18 mois. En 1976, il opte pour les États-Unis, et plus précisément pour Cavendish, dans l’État du Vermont, qu’il ne quittera qu’en 1994 pour regagner son pays d’origine. C’est donc là qu’il a grandi pendant que son père s’était cloîtré dans une maison retirée, travaillant parfois seize heures par jour pour terminer un cycle intitulé La Roue Rouge. Rostropovitch pressent son talent On parlait russe en famille et le père disait à ses trois fils qu’un bloc de pierre, qui se trouvait dans leur propriété, était un cheval magique, qui allait les ramener au pays. Un jour, entrant dans le bureau de son père, le jeune garçon est fasciné par la musique qui est diffusée. «C’est du Beethoven», lui dit l’écrivain. Et, comme un piano à queue se trouvait à la maison qu’occupait les Soljenitsyne, l’enfant a commencé à l’explorer. Puis une voisine lui apprit à lire les notes lorsqu’il avait cinq ans. Ses parents, qui pensaient que les leçons de piano pouvaient être parfois des corvées, le laissèrent faire à son aise, sans tutelle aucune. Jusqu’au jour où le violoncelliste Msitslav Rostropovich, qui venait souvent leur rendre visite, l’a entendu jouer. Il pressent de suite son talent et conseille à ses parents de le confier à un professeur de piano qu’il leur recommande et qui était une spécialiste des enfants doués. Ce qu’ils firent. Plus tard, à l’âge de 14 ans, Ignat Soljenitsyne a été envoyé à Londres pour étudier, durant trois ans, sous la direction de Maria Curcio, une élève d’Arthur Schnabel, et dont il considère l’enseignement comme primordial. Retour à New York, il prend encore quelques leçons avec le pianiste chilien de renom Claudio Arro et se rend à Philadelphie. Là, il s’initie à la direction orchestrale et entame une double carrière, au clavier et au pupitre. C’est ainsi qu’il se retrouve à la tête du Concerto Soloists Chamber Orchestra, avec lequel il se produira partout aux États-Unis et en Europe. Il sera aussi invité à diriger plusieurs autres formations américaines et étrangères et participera à plusieurs festivals internationaux. Il est acclamé pour ses grandes qualités d’interprète et non pour sa filiation. À noter qu’il était retourné en Russie avant ses parents, en 1993, lors d’une tournée organisée par Rostropovitch qui dirigeait le National Symphony Orchestra et avec lequel il avait joué en soliste. Aujourd’hui, son port d’attache est l’Amérique mais il continue à se rendre régulièrement dans son pays d’origine pour visiter ses parents. Lui et ses frères ont conservé la demeure du Vermont où ils vont se reposer.
Il a 26 ans, il est un virtuose du piano et, depuis janvier dernier, il est le chef d’orchestre du Converto Soloists Chamber Orchestra de Philadelphie. Et, de surcroît, il a un nom qui ne peut qu’attirer l’attention... Ignat Soljenitsyne. Il est le fils du célèbre écrivain dissident russe, Alexandre Soljenitsyne qui avait été expulsé d’Union soviétique et qui a reçu le prix Nobel...