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Actualités - CHRONOLOGIE

Législatives - Lettre du Amid à Sfeir Raymond Eddé : des élections libres dans un Liban libéré

Le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a adressé hier une lettre ouverte au patriarche maronite dans laquelle il lui demande de «faire preuve de fermeté» et de demander au chef de l’État la prorogation du mandat de l’achelle Chambre des députés jusqu’au retrait total des armées israélienne et syrienne du Liban. Sinon, a-t-il poursuivi, il incombe au patriarche de demander aux maronites en particulier, et à tous les Libanais en général, de boycotter les prochaines législatives. Pour M. Eddé, des élections libres ne sauvaient se faire que dans un Liban libéré de toutes les armées étrangères. Voici le texte intégral de la lettre de M. Eddé au patriarchemaronite: «Béatitude «En raison des affrontements armés qui commencent à secouer le pays, permettez-moi de m’adresser à vous comme l’éminent successeur des grands patriarches maronites qui, à travers les siècles, ont sauvegardé le Liban. «Je tiens tout d’abord à vous assurer qu’en m’adressant à Votre Béatitude, je n’ai aucun intérêt personnel à sauvegarder et que je ne suis pas candidat aux prochaines élections législatives qui seront désastreuses. «Permettez-moi, ensuite, de vous donner un aperçu succinct de ma carrière politique. «J’ai commencé par être victime de mon droit d’aînesse. À la suite du décès de mon père Émile Eddé en septembre 1949, j’ai été contraint par ses anciens partisans : cheikh Kesrouan el-Khazen, Chafic Halabi, Tannous Freiha, Habib Akl, Roucoz Abou Nader, Abdo Oueidat, Louis Ziadé, Amin el-Saad, Salim el-Hayek, Georges Akl et le Dr. Toufic Rizk, à poser ma candidature au poste de Amid du Bloc national libanais. C’est ainsi que j’ai été élu. «Durant toute mon existence, je n’ai jamais volé, je n’ai jamais tué et je n’ai jamais trahi mon pays. «Aujourd’hui, le Liban est en danger. Il est presque inexistant dans tout ce qui se trame dans la région. Il reste l’objet des convoitises de ses deux voisins Israël et la Syrie. «Béatitude, En tant que patriarche des maronites, il vous incombe de faire acte de fermeté. Vous n’avez pas à donner satisfaction à tous les membres de la communauté. Vous ne pourriez d’ailleurs y arriver. Vous devez prendre en considération uniquement l’intérêt de la patrie libanaise. «Cette patrie existe dans des frontières tracées par le corps expéditionnaire français au Liban dans une carte datée de 1862. Grâce aux efforts déployés à Paris en 1920 auprès du président du Conseil français Alexandre Millerand par Mgr Abdallah Khoury et Émile Eddé, respectivement président et membre de la troisième délégation libanaise qui s’est rendue à la Conférence de la paix à Paris, l’indépendance du “Grand-Liban” a été proclamée le 1er septembre 1920 par le général Gouraud. «Actuellement, au Liban, certains Libanais n’ont qu’un seul souci : se faire élire député. «Il semble que le chemin de Damas est garant de leur succès et l’asphalte de la route qui y mène en souffre déjà. «La loi électorale qui vient votée aurait été faite à la mesure de certains candidats et comporterait des innovations dangereuses. «Béatitude, Permettez-moi de vous demander d’intervenir solennellement auprès du chef de l’État pour qu’il agisse en vue de faire proroger le mandat de la Chambre actuelle jusqu’au jour du retrait de l’armée israélienne et de l’armée syrienne de tout le territoire national. «S’il refuse d’agir, il vous incombe de demander, notamment aux maronites, de boycotter les prochaines élections. «Dans un Liban libéré, l’on pourra alors procéder à des élections libres dans toute l’acception du terme. «Nous aurions ainsi montré au monde que ce petit pays appelé Liban, illégalement occupé depuis plus de vingt ans, a su réagir face à une grande puissance et à l’indifférence du Conseil de sécurité de l’Onu. «Ainsi, l’Histoire ne manquera pas de vous donner raison et vous auriez sauvé le Liban d’une catastrophe. «Veuillez agréer, Béatitude, l’expression de mon profond respect».
Le Amid du Bloc national, M. Raymond Eddé, a adressé hier une lettre ouverte au patriarche maronite dans laquelle il lui demande de «faire preuve de fermeté» et de demander au chef de l’État la prorogation du mandat de l’achelle Chambre des députés jusqu’au retrait total des armées israélienne et syrienne du Liban. Sinon, a-t-il poursuivi, il incombe au patriarche de...