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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - Au théâtre Georges V–Adonis, « Arissein… Midri Min Wayn » de Marwan Najjar Une comédie à la sauce sri lankaise

Reprise d’une comédie à succès des années 80 de Marwan Najjar au théâtre Georges V à Adonis. Arissein… Midri Min Wayn (deux maris on ne sait d’où) de Marwan Najjar a un panache bien rigolo et beaucoup de … caractère ! Et plus délirante que jamais. À l’époque où il pleuvait des obus comme il pleut des cordes, le public avait certainement besoin de «décongestionner» et de rire. Une histoire à la trame approximativement molièresque (mais toute en libanisme vigoureusement caricaturé !), flanquée de deux inénarrables «faux» domestiques sri lankais, avait fait les belles soirées des Beyrouthins qui broyaient alors carrément du noir. Remarquez qu’en humeur sombre et morose aujourd’hui, rien n’a changé. C’est dire que du côté soucis, les choses ne se sont guère améliorées. Enfin, passons et revenons à cette pièce certes bruyante (on y criaille constamment) et agitée mais dans la bonne et pure tradition des comédies légères et loufoques, aux dialogues et situations qui font mouche et feu de tout bois. Dans un décor d’intérieur (grand) bourgeois, très b.c.b.g., s’ennuient ferme, comme des carpes dans l’eau, deux jeunes filles quasi emprisonnées par un veuf de père porté sur les affaires juteuses et la dictature familiale tout en caressant le rêve cependant d’épouser une perfide Olga, bien plus jeune et moins innocente que lui. Mais le cœur a ses raisons et les jeunes filles s’éprennent, intra-muros, du cuisinier et du jardinier qui leur font une cour pressante tout en travaillant chez leur tyrannique papa. Pour brouiller les pistes et éviter les foudres du paternel, nos deux compères se transforment en domestiques sri lankais noirs comme des cricris, attifés comme des clowns de cirque, baragouinant un étrange anglais des colonies et s’enclenche le mécanisme bien huilé des quiproquos, des portes qui claquent, des situations farfelues, décousues et cocasses. Ajoutez à cela que les deux amoureux s’avèrent intègres, défendent avec vaillance et absolue honnêteté les interêts de leurs dulcinées et font échec à de catastropiques complots financiers qui se trament derrière la naïveté du futur beau-père. Happy-end garanti dans cette joyeuse et folle farandole, habitée de personnages extravagants, drôles et mêlant habilement quelques intermèdes musicaux prestement chantés, dansés et mimés. Comédie pétillante à la gestuelle accentuée, telle une bouffonne comedia dell arte, menée tambour battant sous la férule de Rana Najjar (digne fille de son père) où les pitreries, en l’occurrence ici les «srilankaneries», sont pour les Libanais ce qu’étaient peut-être les turqueries à la cour de France au temps du Roi Soleil. Texte percutant mais faussement innocent car mine de rien, il épingle en passant les travers des mentalités (libanaises bien sûr), régies par les tabous (sexuels), l’affairisme, le sens de l’exploitation, le goût effréné du luxe et le plaisir incurable d’être servi pronto et bien. Tous les acteurs sont parfaitement à l’aise dans ce chassé-croisé, parfois surréaliste et délirant. Mention spéciale au tandem Talal el-Jurdi et Riad Chirazi, impayables sous leur «travestissement», qui s’amusent et amusent le public sans retenue aucune dans cette délicieuse «pantalonnade» à la libanaise. Entrez dans le jeu, jetez vos idées noires aux orties, même quinze ans plus tard, la pièce Arissein …Midri Min Wayn version an 2000 fait bien rire. Edgar DAVIDIAN
Reprise d’une comédie à succès des années 80 de Marwan Najjar au théâtre Georges V à Adonis. Arissein… Midri Min Wayn (deux maris on ne sait d’où) de Marwan Najjar a un panache bien rigolo et beaucoup de … caractère ! Et plus délirante que jamais. À l’époque où il pleuvait des obus comme il pleut des cordes, le public avait certainement besoin de...