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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

PLACE DE L’ÉTOILE - Les consultations pour la formation du Cabinet ont pris fin Hariri : Deux mille candidats ministres

Le ton a changé hier place de l’Étoile, où le chef du gouvernement désigné, M. Rafic Hariri, a poursuivi, pour la deuxième journée consécutive, les consultations parlementaires préalables à la formation de son équipe. Les critiques – qui se sont multipliées mardi – après la divulgation par la presse de la combinaison envisagée, se sont atténuées hier dès que des informations concernant une éventuelle révision de la formule révélée par la presse ont commencé à circuler en coulisses. Selon une rumeur persistante, le gouvernement serait formé de 18 ministres tout au plus. Mais dans certains cercles parlementaires, on n’a pas écarté l’éventualité d’une mise en place d’un Cabinet élargi au sein duquel le maximum de courants politiques seraient représentés. Voici donc l’alternative qui se présente après la levée de boucliers contre la configuration gouvernementale divulguée par la presse, mais elle n’a été ni confirmée ni infirmée par M. Hariri qui a préféré entretenir le suspense, se contentant de déclarer, laconique, au terme des consultations parlementaires : «Tout est possible». «Il n’est pas exclu que le gouvernement soit formé de 14, 16, 18, 20, 22 ou 24 ministres», a déclaré le Premier ministre désigné. C’est tout dire. Deux critères Selon lui, deux critères commandent la formation des gouvernements : «Il y a d’abord le nombre des personnes qui souhaitent devenir ministres. À mon avis, il se situe autour de 2 000 aujourd’hui. Il y a ensuite la nécessité de former une équipe homogène, représentant les principales parties (politiques) dans le pays, ce qui commande des consultations avec les députés afin de recueillir leur avis et de connaître également l’avis de la presse. Tous les points de vue exprimés constituent la base sur laquelle le chef du gouvernement désigné se fonde pour former son équipe en accord avec le président de la République». Et d’ajouter : «L'avis des députés est quelque chose de fondamental, car il représente l'opinion publique» libanaise. «Nous estimons qu'il s'agit d'une question fondamentale et cruciale», a-t-il insisté. Catégorique, M. Hariri a affirmé ne pas être concerné par la combinaison gouvernementale publiée par la presse. Il a toutefois estimé que rien n’empêche la nouvelle équipe d’être à majorité parlementaire et de compter parmi ses membres des non-députés. Au cours de la deuxième journée des consultations non contraignantes, une nette majorité parlementaire s’est dégagée en faveur de la formation d’un gouvernement issu de la Chambre «qui inspire confiance aux Libanais». Pour M. Issam Farès, la nouvelle équipe doit, entre autres, «réaliser l’entente nationale, consolider la vie démocratique, réformer l’administration, approuver le projet de décentralisation administrative et organiser la présence des ouvriers étrangers de manière à assurer des opportunités de travail aux Libanais». Quoique proche du chef du gouvernement désigné, M. Farid Makari a exprimé de vives réserves concernant la structure gouvernementale rapportée par la presse. «La représentation parlementaire doit être prise en compte lors de la constitution de l’équipe ministérielle pour que celle-ci puisse inspirer confiance aux Libanais. Si la formule dont on a pris connaissance à travers la presse est retenue, ce sera une véritable tragédie nationale et une grande déception pour l’ensemble des Libanais», a renchéri M. Pierre Gemayel. Les mêmes réserves ont été exprimées, mais sur un ton plus modéré, par MM. Misbah Ahdab et Karim Racy. «À mon avis, un gouvernement qui serait conforme à la structure divulguée par la presse obtiendra la confiance du Parlement mais pas celle du peuple», a fait remarquer M. Ahdab alors que M. Racy a estimé qu’il devrait être représentatif de tous les courants politiques que les élections législatives ont propulsé à la Chambre. Des indiscrétions « incorrectes » Mais selon MM. Boutros Harb et Mohsen Dalloul, le chef du gouvernement désigné a qualifié d’«incorrecte» la configuration ministérielle parue dans la presse. «Il pourrait surprendre l’opinion publique avec une formule différente de celle qui est rapportée dans les journaux», a indiqué M. Harb avant de se déclarer en faveur d’une équipe «compétente, intègre et inspirant confiance». «J’ai eu l’impression durant l’entrevue (avec M. Hariri) que le gouvernement sera formé de 14 ou de 18 ministres», a renchéri M. Dalloul, alors que M. Khalil Hraoui a insisté sur le fait que le prochain gouvernement devra œuvrer en priorité à combler le fossé qui existe entre la population, les forces politiques et les responsables. De son côté, M. Pierre Hélou a estimé en substance que ce qui importe ce sont le programme et les actes du gouvernement et non pas les noms de ses membres. «Je ne pense pas que le changement d’un ou de deux noms sauvera le pays. J’attends de voir le programme qui sera établi et l’action du gouvernement afin que le peuple s’assure qu’il est sur la bonne voie». M. Hélou n’a pas voulu commenter la représentation chrétienne au sein du gouvernement, estimant qu’un tel sujet ne peut pas être brièvement abordé. Au total, M. Hariri a recueilli hier le point de vue de 15 députés. En gros, MM. Jamal Ismaël, Jean Obeid, Ahmed Fatfat, Mohammed Yéhiya, Youssef Maalouf et Mohammed Ali el-Mayss se sont prononcés en faveur d’un gouvernement parlementaire représentatif des différents courants politiques au Parlement. Seuls MM. Kabalan Issa el-Khoury (qui a été reçu mardi en même temps que M. Gebrane Tok par le chef du gouvernement désigné), Talal Arslan et Moustapha Saad n’ont pas pris part aux consultations.
Le ton a changé hier place de l’Étoile, où le chef du gouvernement désigné, M. Rafic Hariri, a poursuivi, pour la deuxième journée consécutive, les consultations parlementaires préalables à la formation de son équipe. Les critiques – qui se sont multipliées mardi – après la divulgation par la presse de la combinaison envisagée, se sont atténuées hier dès que des...