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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

FORMATION - L’Institut technique franco-libanais cherche à diversifier son apport Une faille qui entrave la relance du tourisme : le manque de main-d’œuvre

Avant le début de la guerre en 1975, le Liban avait, entre autres, une vocation touristique, parallèlement au secteur des services. Mais aujourd’hui, le pays manque de deux éléments indispensables pour relancer son tourisme : une main-d’œuvre professionnelle et une promotion au niveau international. Introduite dans le fameux plan quinquennal de reconstruction, la promotion du Liban nécessite un budget de 20 millions de dollars et la fondation d’écoles hôtelières pour combler les failles au niveau de la main-d’œuvre spécialisée. Des failles auxquelles l’Institut technique franco-libanais de Sabtieh se propose de pallier. Les lacunes qui se manifestent sur ce plan ont été mises en relief par le président du syndicat des propriétaires d’hôtels, M. Pierre Achkar. «Avec une capacité de 8 000 chambres entièrement rénovées et un potentiel humain de 180 000 salariés dans le domaine touristique, le Liban est actuellement bien loin de sa gloire ancienne de pays d’accueil, souligne M. Achkar. Près de 18 000 chambres ont été détruites durant la guerre et un certain laisser-aller s’est emparé du secteur, un laisser-aller marqué par des accueils de moins en moins souriants et par beaucoup moins de raffinement au niveau du personnel», regrette-t-il. Ce constat est d’autant plus déplorable que depuis 1992, un grand nombre d’hôtels ont rouvert leurs portes et plusieurs chaînes internationales se sont employées à inculquer à leurs équipes le savoir-faire international. «Ce qui est surprenant, affirme M. Achkar, c’est qu’on ne manque pas d’employés au niveau de management, mais on est toujours à court de maîtres d’hôtel, pâtissiers, réceptionnistes, femmes de chambre et plongeurs». En ne respectant plus un certain standing et à trop vouloir décrocher des positions élevées, le Libanais cède sa place aux étrangers venus chercher du travail au Liban. L’ITFL, un regard vers l’avenir Ce point de vue est largement partagé par Mme Arlette Jreissati, présidente du Tribunal de travail et présidente du conseil d’administration de l’Institut technique franco-libanais (ITFL). «Aujourd’hui, souligne-t-elle, il y a autant d’étrangers que de Libanais dans notre pays et l’économie est dans une mauvaise phase en raison, entre autres, du manque d’orientation professionnelle». Mme Jreissati précise dans ce cadre que «le marché du travail est saturé de médecins, ingénieurs et avocats et nous avons besoin de diversification dans ce domaine. De nouveaux horizons devraient s’ouvrir aux jeunes pour absorber un taux alarmant de chômage et écarter toute possibilité que nos cerveaux aillent chercher fortune ailleurs», explique-t-elle. C’est dans le but d’assurer un avenir radieux aux jeunes filles sortant d’un milieu modeste que l’institut a été fondé à Sabtieh en septembre 1994. École technique visant à relever le niveau de la profession dans les domaines hôteliers et hospitaliers, elle a aussi le mérite de recycler le personnel déjà existant dans les deux secteurs en organisant des stages de formation accélérée. Parrainé par le Lycée hôtelier de la Rochelle en France, l’ITFL a été créé grâce à l’aide de la Communauté européenne, de la France et de l’Institut européen de coopération et de développement. La branche hospitalière de l’ITFL prépare ses élèves au diplôme d’aide-soignante et de gouvernante pour les nouveau-nés. La jeune fille possède alors des débouchés garantis dans les hôpitaux, les dispensaires et les maisons de retraite. La branche hôtelière, de son côté, propose deux types de formation : le brevet professionnel hôtelier et le baccalauréat technique hôtelier. «Le nombre de demandes d’emploi qu’on reçoit est incroyable et nos 165 jeunes diplômées depuis 1995 sont toutes embauchées dès qu’elles terminent leur formation», déclare Mme Jreissati. École quasi gratuite, l’ITFL assure un service traiteur par le biais de son restaurant français «Les Myosotis» pour combler son déficit annuel. Le Liban possède tous les atouts nécessaires pour se placer parmi les pays à grande destination touristique. En attendant qu’il puisse jouir d’une paix régionale, la promotion de ses sites touristiques en Europe et dans les pays arabes pourrait sans doute donner le coup d’envoi à la relance économique tant attendue. Jenny NASR
Avant le début de la guerre en 1975, le Liban avait, entre autres, une vocation touristique, parallèlement au secteur des services. Mais aujourd’hui, le pays manque de deux éléments indispensables pour relancer son tourisme : une main-d’œuvre professionnelle et une promotion au niveau international. Introduite dans le fameux plan quinquennal de reconstruction, la promotion du...