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Actualités - ANALYSE

Sud - Les dispositions adoptées ne sont pas temporaires Les Palestiniens bloqués avec l’assentiment de Damas

Quand les Israéliens se sont retirés, en mai dernier, le pays en général et les Sudistes en particulier ont pensé qu’avec cette normalisation, le redressement économique allait pouvoir enfin être entamé. Le ministre des Finances, M. Georges Corm, avait annoncé des éclaircies fondées sur un plan de développement du Sud établi en collaboration avec l’Onu et la France. Il ajoutait que beaucoup de projets allaient pouvoir être lancés et qu’il y aurait un afflux d’investisseurs. Mais les Libanais, Sudistes en tête, n’ont pas tardé à déchanter. Car c’est un régime d’instabilité permanente qui a été maintenu dans la bande frontalière. Aux jets de pierres ou de bouteilles incendiaires, les Israéliens ripostaient par des tirs de balles en caoutchouc et parfois par des tirs réels. Puis le Hezbollah a capturé trois soldats israéliens dans la région de Chebaa, action dénoncée par le secrétaire général de l’Onu comme constituant une violation de la ligne bleue. Parallèlement, en appui à l’intifada en Cisjordanie, des réfugiés venant des camps palestiniens du Nord ou de Beyrouth ont pris l’habitude d’aller tous les jours à la frontière lancer des pierres, parfois des grenades, aux Israéliens. Dans le même sens, les cadres des organisations palestiniennes des camps du Sud, les plus importants du pays, se sont mis à menacer d’organiser des opérations contre les Israéliens à partir de la frontière libanaise. Israël a alors averti qu’il tirerait sur toute manifestation hostile à sa frontière nord. Et, de son côté, M. Kofi Annan a prié le gouvernement libanais de prendre des mesures préventives afin de contrôler la zone frontalière, sans quoi Beyrouth serait tenu pour responsable de tout ce qui s’y produirait. Comme d’une éventuelle riposte israélienne. Bien entendu, les Libanais ont aussitôt transmis cette mise en garde aux Syriens. Et il a été convenu de faire interdire aux Palestiniens l’accès aux barbelés frontaliers. Ordre que l’armée libanaise a immédiatement exécuté. À ce propos, une source officielle libanaise affirme que «les dispositions adoptées ne sont pas temporaires, mais permanentes. Pour la bonne raison que seule la Résistance libanaise est en droit d’agir sur le sol libanais. Du reste, cette Résistance n’agit que d’une façon tout à fait sensée. Elle tient compte des circonstances, de ce qui est possible, de ce qui ne l’est pas et veille à ne pas placer l’État libanais en mauvaise posture. Bien évidemment, la Résistance palestinienne, pour sa part, ne fait pas le compte de l’intérêt de l’État libanais. De plus, elle se compose de cellules hétéroclites, truffées d’éléments indisciplinés, alors que la Résistance libanaise contrôle parfaitement ses combattants». Cet officiel ajoute que «les éléments armés palestiniens ne pourront mener des opérations contre Israël à partir de notre territoire que dans le cadre éventuel d’un plan arabe unifié, décidé au sommet. Si toutes les frontières arabes s’ouvrent devant la Résistance palestinienne et populaire contre Israël, alors la nôtre le sera aussi. Le Liban n’accepte plus de rester le seul front arabe ouvert contre Israël, ce dont il a payé très cher le prix en vies humaines, en destructions. En insécurité et en perte d’autonomie aussi». – De son côté, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, réagissant à la demande des Palestiniens de s’intégrer à la Résistance libanaise, a indiqué en substance qu’on peut «craindre qu’une telle participation ne soit un facteur de division entre les Libanais. Qui sont par contre unis derrière la Résistance libanaise». M. Hoss a cependant ajouté que pour le Liban, il n’y a pas retrait israélien mais simple redéploiement tant que les hameaux de Chebaa ne sont pas libérés. Il a de même répété que ce pays «refuse de jouer le garde-frontières pour le compte d’Israël. Tout comme il refuse l’implantation palestinienne. Position qui fait partie de l’entente nationale». Enfin, M. Hoss se montre pessimiste au sujet de la conclusion d’un arrangement visant à mettre fin à l’état de guerre avec l’État hébreu. Émile KHOURY
Quand les Israéliens se sont retirés, en mai dernier, le pays en général et les Sudistes en particulier ont pensé qu’avec cette normalisation, le redressement économique allait pouvoir enfin être entamé. Le ministre des Finances, M. Georges Corm, avait annoncé des éclaircies fondées sur un plan de développement du Sud établi en collaboration avec l’Onu et la France. ...