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Actualités - CHRONOLOGIE

De l’histoire à la légende et de la légende à l’histoire

 Des cendres du bûcher, comme cette fleur merveilleuse qui s’est élevée du sang d’Hyacinthe, est née la légende d’Élissa-Didon qui allait inspirer à Virgile l’un des plus beaux chants de son poème épique. Les récits mythologiques ont toujours un fond de vérité. Nous l’avons vu pour la fondation de Carthage, laquelle n’est pas un conte aimable, mais un fait historique certain. De même que la tradition d’Adonis est issue des limons ferrugineux qui rougissent au printemps les eaux du fleuve, réalité physique perceptible par nos sens, de même la légende d’Europe et de Cadmos doit avoir une origine historique : les cylindres orientaux trouvés en plein cœur de Thèbes n’attestent-ils pas, d’une manière indiscutable, l’arrivée précoce en Grèce de colons phéniciens, autant que la stèle funéraire portant une double inscription grecque et phénicienne, découverte à Athènes ? L’alphabet grec ne gardait-il pas au VIIe siècle av. J-C, sans changement notable, la forme et le nom phénicien des lettres ? Europe et Cadmos sont donc allés en Grèce. Ils y ont essaimé, pareils à ces merveilleux insectes que Virgile a chantés dans ses Géorgiques et qui vont dans les champs et les bois loin de leur ruche natale fonder de nouvelles colonies. Europe et Cadmos, princes sans visages, figure innombrable de ces marins sans nom venus des rivages libanais, ont enseigné aux Grecs l’usage de leur alphabet. À partir de cette invention géniale tout devenait possible. Et de même que du simple nectar recueilli sur les fleurs, le travail à peine croyable des abeilles mène à cet aliment prodigieux infiniment plus riche et mieux parfumé qu’est le miel, et à cette substance encore mystérieuse, presque magique, qu’on nomme la «gelée royale», de même les Grecs pouvaient offrir au monde les fruits d’un génie plus divers et plus fécond. Rien ne pouvait dès lors les arrêter sur la voie triomphale qui les conduira vers ce qu’on appellera «le miracle grec»... Georges SKAFF dans « Le Livre et le Liban ».
 Des cendres du bûcher, comme cette fleur merveilleuse qui s’est élevée du sang d’Hyacinthe, est née la légende d’Élissa-Didon qui allait inspirer à Virgile l’un des plus beaux chants de son poème épique. Les récits mythologiques ont toujours un fond de vérité. Nous l’avons vu pour la fondation de Carthage, laquelle n’est pas un conte aimable, mais un fait...