Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Une coproduction Belgique/France « Thomas est amoureux », par écran interposé

Thomas est amoureux (2000, 92 mn) de Pierre-Paul Renders est un film étrange, drôle et nouveau. Programmé ce soir à 22h30, il plaira certainement à tous ceux qui ont envie d’un voyage spécial et émotionnel dans un univers un peu caricatural aux détails croustillants. Thomas (Benoît Verhaert) a 32 ans. Il ne sort jamais de chez lui, et communique avec l’extérieur à travers l’écran de son ordinateur. Même sa mère ( Micheline Hardy) n’est pas autorisée à le voir. Agoraphobe sévère depuis huit ans, l’idée même d’un contact avec le monde et les gens lui répugne. Mais il se sent seul. Son assureur (Alexandre von Sivers) lui apprend qu’il a droit à l’assistance d’un service de prostituées pour handicapés ; son psychologue (Frédéric Topart) l’enregistre, sans l’avertir, à un club de rencontre. Son intimité est alors violée et, bon gré mal gré, Thomas se prend au jeu et commence à communiquer avec des femmes, des vraies. Sa partenaire virtuelle est mise au placard. Il y aura surtout Mélodie (Magali Pinglault) et puis Eva (Aylin Yay)… Thomas, on ne le voit pas. À aucun moment. On n’entend que sa voix. Mais c’est une voix lourde de présence, chargée de sensibilité, qui «parle» autant en paroles qu’en silences. Mélodie et Eva sont troublantes, chacune à sa manière. Nathalie, la mère de Thomas, est touchante d’affection retenue. Bref, aucun des personnages n’est banal, et le film est un écheveau d’émotions qui se déroule. Le scénario de Philippe Blasband est certes original, mais pas si innocent qu’on pourrait le croire. Au-delà d’une façade ludique, il y a l’angoisse d’un malade, l’oppression d’un monde trop codifié, la souffrance d’Eva, délinquante qui effectue une peine de substitution…Sans oublier le côté «satire sociale sur la déliquescence des contacts humains dans une société surcommunicante», comme le souligne Pierre-Paul Renders. Mais ce qu’on retient de ce film très visuel, c’est justement ses images aux couleurs fortes ; cette atmosphère fascinante et cette impression troublante d’être dans un vrai/faux aux contours vagues. Thomas est amoureux est un film qu’on n’oublie pas facilement. N.S.
Thomas est amoureux (2000, 92 mn) de Pierre-Paul Renders est un film étrange, drôle et nouveau. Programmé ce soir à 22h30, il plaira certainement à tous ceux qui ont envie d’un voyage spécial et émotionnel dans un univers un peu caricatural aux détails croustillants. Thomas (Benoît Verhaert) a 32 ans. Il ne sort jamais de chez lui, et communique avec l’extérieur à...