La crampe du téléphone

Nuque raide, épaule douloureuse, mal à l’omoplate... L’habitude de caler le combiné téléphonique dans le cou pour libérer ses mains, habitude courante dans la vie de bureau, n’est pas étrangère à ce mal. On cite le cas d’une femme souffrant d’intenses douleurs cervicales après une conversation téléphonique de 45 minutes. Pour libérer ses mains, elle avait calé l’appareil entre le menton et l’épaule, afin de poursuivre, en bavardant, une tâche commencée. La pression du combiné avait fini par bloquer le sang dans l’artère du cou, la carotide, qui est également celle de la tête, entraînant une intense douleur et des soins adéquats. Selon une étude britannique, parue dans le bulletin Chartered Society of Physiotherapy, le téléphone et les abus qu’il entraîne sont au centre d’une sensible augmentation des troubles squeletto-musculaires. La posture la plus nocive étant celle qui consiste à caler l’appareil pour garder les mains libres. Ceci implique l’inclination latérale du cou, un des mouvements les plus éprouvants pour les vertèbres de la nuque, car la tension au niveau des vertèbres cervicales et des épaules est accrue considérablement. Risques et séquelles Dans certains cas extrêmes, des paralysies temporaires ont été enregistrées. Mais les troubles courants aussi ne sont pas toujours bénins: épaule douloureuse, raideurs plus ou moins intenses, douleurs internes. Le téléphone portable limite tant soit peu les ravages de ce mal. Mais là aussi il y a des questions qui se posent et le recul ne permet pas encore d’énoncer sa totale innocuité.